Vous avez été étroitement associé à l’organisation du colloque « La Réunion en forme ». Quels sont pour vous les enjeux ?
L’objectif est de stimuler les changements de comportement car nous constatons un décalage de l’espérance de vie : elle atteint chez les hommes réunionnais 74,6 ans contre 77,5 ans en métropole.
L’ordre de grandeur est sensiblement le même chez les femmes.
L’espérance de vie participe à l’Indice de développement humain (IDH). Or la Réunion a un IDH qui était celui de la métropole… en 1985. Nous devons rattraper 25 ans de retard.
La Réunion compte aussi trois fois plus de diabétiques qu’en métropole et nous assistons à la montée en puissance du surpoids et de l’obésité. Agir sur le mode de vie est un impératif de santé publique.
La Réunion possède par ailleurs de nombreux atouts touristiques et nous souhaitons y ajouter celui d’une île qui cultive la forme.
Vous utilisez la notion de « forme » pour faire passer des messages de santé publique ?
La forme doit être perçue comme une amélioration de la santé. Notre but est de lutter contre les méfaits de la sédentarité et de la malbouffe. Nous voulons innover tout en précisant que la forme est plus large que le sport.
Elle concerne tous les publics : des plus jeunes aux plus âgés.
Les actions que nous allons mettre en œuvre ne relèveront pas de l’office municipal des sports.
Quelles initiatives allez-vous développer ?
Nous allons mettre en place des actions envers les 3 000 agents de la ville et les 1 000 contractuels. Avec l’aide de l’Institut des rencontres de la forme, ils vont être encouragés à reprendre une activité physique et à mettre en pratique des conseils relatifs à leur alimentation.
Différents tests placés sur des « parcours santé » leur seront par exemple proposés.
Des opérations de sensibilisation seront également développées auprès des plus jeunes, notamment dans les écoles. Il y a quatre ans, nous avons lancé le plan « Savoir manger dans les cantines » pour inculquer aux plus petits quelques règles essentielles : consommer des fruits et légumes, moins de graisse et de sel, etc.
Notre cuisine, traditionnellement assez grasse, correspondait à un mode de vie où l’on se dépensait beaucoup physiquement. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La sédentarité représente un vrai problème de société.
Il est rare qu’un maire s’empare de problématiques de santé publique…
Le maire a aussi pour mission de responsabiliser chaque citoyen sur sa santé car un mauvais état de santé impacte les comptes publics. Nous allons associer d’autres collectivités locales à cette démarche, comme le conseil général par exemple.
Nous travaillons aussi en partenariat avec des experts de la santé publique, des associations qui relaient nos messages. Je pense par exemple aux associations d’éducation populaire qui mènent un travail essentiel auprès des populations les plus modestes, lesquelles ne sont pas toujours suffisamment informées sur les règles à adopter pour être en meilleure santé.
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