Bien que Jacques Marsaud soit un cadre de haut niveau dont il convient de saluer le talent reconnu, je ne résiste pas à l’envie de réagir à mon tour à la suite de son billet paru dans La Gazette du 21 mai dernier et sur son site. Qu’il me pardonne, mais de mon point de vue, rappeler le nombre pléthorique de communes en France est tout sauf rallumer une vieille lune.
Régulièrement, nous revenons sur ce découpage qui date de plus de deux siècles, en insistant sur l’exemplarité de nos voisins de l’Union européenne en la matière. Ces réflexions récursives nous aident à admettre doucement que oui, notre organisation territoriale n’est plus adaptée à notre besoin crucial d’efficience.
Inverser le circuit électoral – Sans doute pouvons-nous réinventer la proximité entre les élus et leurs administrés sans obligatoirement anéantir d’un texte eschatologique deux siècles de cette étroite relation. Pourquoi ne pas s’appuyer sur l’intercommunalité comme territoire définitivement le plus pertinent pour établir les stratégies locales, mettre en oeuvre les politiques adaptées et assurer enfin le management opérationnel des compétences développées ?
Resterait à adapter la gouvernance pour préserver la proximité. Les communes délèguent aujourd’hui des élus à l’intercommunalité et les maires sont très souvent membres de leur exécutif. Ne pourrait-on pas dès lors imaginer, par inversion, des élections qui désigneraient des élus communautaires qui seraient ensuite délégués dans les communes pour écouter leurs administrés, gérer les compétences communales et faire remonter à l’intercommunalité les préoccupations de la population ?
Favoriser la défense de l’intérêt général – S’agissant maintenant de l’interdiction du cumul des mandats, je demande une nouvelle fois pardon à Jacques Marsaud, mais j’ai quelque peine à entendre l’argument de l’expérience que retirent les parlementaires de leurs mandats locaux, tant les exemples sont fréquents d’élus qui maugréent contre des textes auxquels ils ont pourtant participé à Paris à l’élaboration, voire au vote.
Au contraire, il me semble qu’un couple élu local/élu parlementaire, chacun soulagé d’une part de contrainte électorale, pourrait contribuer à la mise en oeuvre d’une dynamique de travail profitable au territoire concerné, à la satisfaction d’un intérêt général global, avec par ailleurs un risque plus limité d’interférence avec de possibles intérêts micro localisés.
Poursuivez le débat
Jacques Marsaud et Patrick Miche réagissent tous deux à la parution de l’article de la Gazette du mois de mai « Six décisions qu’il faudrait enfin prendre« , dans lequel la rédaction soumet au futur président 6 mesures prioritaires.
Si vous souhaitez apporter votre pierre à la réflexion, envoyez votre texte à redaction@lagazettedescommunes.com
Relire la tribune de Jacques Marsaud « La Gazette, qu’est-ce qu’il vous arrive ? »
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