La grève le 18 octobre contre la réforme des régimes spéciaux, a enregistré un pic historique de mobilisation à la SNCF avec plus de 73% de grévistes, soit 10 points de plus qu’en 1995, et provoqué de très fortes perturbations qui pourraient en partie se prolonger le 19 octobre.
De nombreuses assemblées générales, à l’initiative de SUD Rail et de FO, ont voté la poursuite la grève, décidée aussi par la Fgaac (agents de conduite autonomes).
Les autres fédérations de cheminots appelaient à un mouvement de 24 heures, mais pourraient décider le 22 octobre d’une nouvelle mobilisation.
Les grévistes étaient 73,5% en fin de matinée selon la SNCF, contre 67% au plus fort du conflit de 1995. Le trafic a été « très perturbé » sur le réseau national et l’entreprise devait annoncer en fin d’après-midi de nouvelles prévisions de trafic pour le 19 octobre.
Sur le réseau francilien, la CGT a fait état d’un « haut niveau de mobilisation », égal ou supérieur à celui de 2003 contre la réforme Fillon des retraites. Le trafic a été « très fortement perturbé » à la RATP.
Les syndicats Unsa (autonomes) et Sud ont annoncé que des assemblées générales avaient décidé la reconduction du mouvement sur au moins deux lignes de RER et plusieurs lignes de métro pour le 19 octobre.
Les usagers avaient pris les devants face à la paralysie prévisible le 18 octobre, posant des RTT, prenant leur voiture ou des vélos, mais ils pourraient être pris de court le 19.
Les Vélib’ ont montré leur utilité à Paris, où ils ont été deux fois plus utilisés qu’un jour normal.
« Le mouvement est fort : le gouvernement doit maintenant en tenir compte, car sur le terrain la grogne monte », a déclaré le leader de FO, Jean-Claude Mailly, dans le carré de tête du défilé parisien, qui a rassemblé 25.000 personnes selon les organisateurs.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont également manifesté dans de nombreuses villes, dont les réseaux de transports publics ont été cependant « très peu perturbés », selon le patronat du secteur. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s’est dit dans la matinée « prêt à recevoir » les organisations syndicales sur la réforme « dès la semaine prochaine ». Mais le gouvernement, a rappelé son porte-parole, Laurent Wauquiez, n’entend « pas céder » sur l’augmentation de la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans.
Le numéro 1 de la CGT, Bernard Thibault, a prévenu qu’il attendait « de réelles marges de négociation ».
Dans la fonction publique, où la CGT, FO et Solidaires avaient appelé à la grève, près de 8% des fonctionnaires d’Etat ont cessé le travail, mais 20% des agents de Bercy et moins de 10% des enseignants.
« La grève est minoritaire dans l’éducation mais c’est logique parce qu’il n’y avait pas de mot d’ordre national », a souligné Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.
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