La ministre du Logement et de la Ville Christine Boutin a installé le 20 novembre la Conférence régionale de l’hébergement des personnes sans abri en Ile-de-France, chargée d’assurer le bon fonctionnement du plan grand froid et de faire des propositions « concrètes, ambitieuses et innovantes ».
Cette conférence, qui était souhaitée par le maire de Paris Bertrand Delanoë, correspond à une volonté de « gérer ensemble les difficultés », a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse, précisant qu’il s’agissait de « traiter l’urgence et de prévoir l’avenir ».
Bertrand Delanoë s’est réjouit de la tenue de cette première réunion de travail. « Cette réunion n’est que le point de départ d’un processus qui devra impérativement se poursuivre dans les prochaines semaines, à travers la création de deux groupes de travail dont la municipalité parisienne attend des résultats concrets », a-t-il indiqué.
Il a également rappelé que la loi Dalo renforce l’obligation de doter chaque commune d’un nombre minimum de places d’hébergement mais que son décret d’application n’est toujours pas sorti. A très court terme, il s’alarme de la saturation des centres d’hébergement et déplore les moyens insuffisants des maraudes parisiennes pour favoriser l’accompagnement des personnes à la rue, y compris sur le plan psychiatrique. Il souhaite donc que, dès à présent, l’Etat puisse ouvrir des centres temporaires et renforcer les moyens humains des équipes mobiles.
Le premier groupe de travail issu de la conférence est chargé de « gérer l’immédiat », notamment l’application du plan hiver dans les huit départements franciliens, le second d’étudier « les conditions d’une plus grande fluidité entre les différents types d’hébergement et entre hébergement et logement ».
Il est prévu notamment que les appels au 115 (qui gère les hébergements d’urgence) soit régionalisés à l’ensemble de l’Ile-de-France, « de façon à mieux répartir les personnes dans les places disponibles », la plupart des demandeurs étant concentrés à Paris intra-muros où le nombre de places disponibles est notoirement insuffisant.
Il faut « remettre de la fluidité entre les différents types d’hébergement, », a souligné la ministre insistant sur la « chaîne continue de solidarité » qui doit exister entre hébergement et logement. Elle a rappelé l’installation, le 14 novembre, du comité de pilotage des « états généraux du logement » en Ile-de-France qui doit faire des propositions pour la relance de la construction de logements dans la région.
Actuellement il y a à Paris une place d’hébergement d’urgence pour 472 habitants, a indiqué l’adjoint au maire de Paris chargé du Logement Yves Mano, ajoutant qu’il en faudrait « 5.000 de plus ». « On ne s’en sortira pas si on ne travaille pas ensemble au niveau de la région », a-t-il assuré, estimant qu’à terme « il faudrait, dans ce pays, disposer d’une place d’hébergement d’urgence pour 1.000 habitants ».
Bertrand Delanoë, de son côté, a rappelé l’effort de Paris qui en matière d’hébergement a, depuis 2001, financé la création de 1000 places nouvelles, la réhabilitation de 2000 places vétustes et est prête à en réaliser 1500 supplémentaires.
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Ile-de-France. Christine Boutin installe la conférence régionale de l’hébergement
Publié le 20/11/2007 • dans : Régions
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