En cette période électorale, chaque détail compte. Et ce vendredi, sur la plage de Ploemeur, Jean-Yves Le Drian, président (PS) du conseil régional de Bretagne, avait revêtu sa vareuse jaune fétiche, emblème de sa campagne victorieuse de 2004.
En compagnie de son homologue des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, du maire de Ploemeur, Loïc Le Meur et de Corinne Lepage, avocate et défenseur de plusieurs collectivités, l’élu breton a réaffirmé avec force « la détermination » des collectivités et des associations de victimes de la marée noire de l’Erika, face au risque de cassation de la procédure judiciaire engagée après le naufrage du pétrolier au large de la Bretagne en 1999. L’audience est fixée au 24 mai.
Risque de régression – Le choix de Ploemeur se voulait symbolique : cette commune littorale avait été particulièrement souillée, et c’est là qu’était établi le PC Polmar.
« Les enseignements tirés de la catastrophe de décembre 1999 ne doivent pas être balayés d’un simple revers de la main. Cette régression se traduirait par un ‘permis de polluer’ en toute impunité. Tous, élus et responsables associatifs, nous rappelons notre attachement à la jurisprudence construite au long cours, catastrophe après catastrophe », affirment d’une seule voix élus et militants associatifs.
« Mobilisés, surpris et solidaires » – Même si, comme le réaffirme Jean-Yves Le Drian, « chacun veut encore croire en la justice de la France », ils se disent mobilisés dans la perspective de l’audience du 24 mai, mais se déclarent « surpris » de l’avis de l’avocat général, et « solidaires » des habitants et des territoires.
La veille de ce rassemblement, un conseiller régional breton et le directeur de la Conférence des régions périphériques maritimes (CRPM) avaient assisté en observateurs aux travaux de l’Organisation maritime internationale (OMI) à Londres sur les fonds internationaux d’indemnisation des pollutions liées aux hydrocarbures (FIPOL).
Préjudice écologique – « Notre présence a rappelé aux acteurs du FIPOL (105 Etats-membres et les clubs d’assureurs des armateurs) qu’il y a sur le terrain des victimes des dommages causés par ces pollutions en mer. Nous souhaitions aussi leur faire comprendre que les montants versés par le FIPOL sont plafonnés et insuffisants dans de nombreux cas, et que le préjudice écologique n’est pas couvert par ce fonds », explique le conseiller régional Pierre Karleskind.
A l’issue du procès, en 2006, les parties civiles ont obtenu 225 millions d’euros de dommages et intérêts. La compagnie pétrolière Total a assuré que les sommes versées l’avaient été de manière « définitive », mais a contesté sa responsabilité pénale.
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