Le mouvement HLM s’est engagĂ© le 19 dĂ©cembre, pour la première fois, Ă augmenter le nombre de logements « mis en vente » en Ă©change de constructions neuves dans les mĂŞmes communes, Nicolas Sarkozy ayant souhaitĂ© l’acquisition par leurs locataires de 40.000 logements sociaux par an.
« Ce n’est pas courant pour nous de dire qu’une partie de notre patrimoine est en vente », a reconnu Michel Delebarre, prĂ©sident de l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui regroupe les organismes HLM.
« C’est mĂŞme une rupture », a lancĂ© en souriant le dĂ©putĂ©-maire (PS) de Dunkerque Ă la ministre du logement, Christine Boutin, en signant l’accord « relatif aux parcours rĂ©sidentiels des locataires et au dĂ©veloppement de l’offre de logements sociaux ». Elle marque « la mise en oeuvre d’une nouvelle manière de gĂ©rer le parc HLM ».
Sur un parc de 4 millions de logements sociaux, les ventes – qui existent jusque lĂ surtout pour l’habitat individuel – reprĂ©sentent entre 6 et 7.000 unitĂ©s par an. Pour arriver au chiffre de 40.000, il va falloir considĂ©rablement augmenter l’offre, ce que s’est engagĂ©e Ă faire l’USH.
Selon les chiffres avancĂ©s par l’USH, quelque 140.000 logements sociaux seraient « disponibles Ă la vente », ce qui ne se traduira pas nĂ©cessairement par autant de ventes rĂ©alisĂ©es. Dans tous les cas, « la vente est une opportunitĂ©, pas une obligation », a rappelĂ© Michel Delebarre.
Pour atteindre ce chiffre, les logements proposĂ©s feront aussi partie des immeubles, ce qui conduira Ă leur mise en copropriĂ©tĂ©. A cet Ă©gard, l’USH s’engage Ă dispenser une formation spĂ©cifique de syndics, qui vont devenir indispensables.
En outre, la vente d’un logement social ne peut se faire que sous conditions que l’USH a tenu Ă inscrire dans l’accord. Il s’agit « d’accompagner » l’acquĂ©reur dans son « parcours rĂ©sidentiel » qui le fait passer de locataire Ă propriĂ©taire.
Pour l’USH, cela se traduit par « un engagement de sĂ©curisation » qui offre Ă l’acquĂ©reur, dans les cas de difficultĂ©s personnelles ou professionnelles, « une assurance de revente Ă un prix minimum, une garantie de rachat Ă prix convenu d’avance ainsi que la proposition d’un relogement ».
L’USH exige aussi de pouvoir construire un logement neuf pour chaque logement vendu. Mais pour cela, les organismes HLM doivent pouvoir disposer de foncier dĂ©volu au logement social, ce que bien des communes ont du mal Ă accepter.
Christine Boutin a Ă©tĂ© extrĂŞmement claire sur ce sujet. « Je ferai respecter de façon ferme l’article 55 de la loi SRU » (SolidaritĂ© et renouvellement urbain), a-t-elle dit, et « les maires qui ne respecteront pas les 20% de logements sociaux dans leurs communes vont ĂŞtre pris dans un Ă©tau ».
Selon la ministre, les sanctions peuvent aller « jusqu’Ă la menace de faire accorder les permis de construire par l’Etat ».
L’USH s’engage Ă©galement Ă organiser un rendez-vous tous les trois ans avec ses locataires pour voir si leurs revenus correspondent toujours aux plafonds de ressources qui donnent droit Ă un logement social.
Selon les cas, les familles pourront soit rester dans leur logement – maintien dans les lieux -, soit ĂŞtre logĂ©es dans un autre logement du parc social correspondant mieux Ă leur composition – maintien dans le parc -, soit encore ĂŞtre invitĂ©es Ă trouver des logements dans le parc privĂ©, en plus de la solution de l’achat si le logement fait partie de ceux qui sont proposĂ©s Ă la vente.
Enfin, les sur-loyers, qui existent dĂ©jĂ seront appliquĂ©s avec plus de rigueur et des bourses d’Ă©change vont ĂŞtre créées pour faciliter la mobilitĂ©.
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