L’association «la voix des Rroms» compte remettre le 22 décembre des cadeaux à Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement. «Pour attirer l’attention sur les difficultés qu’entraînent les retours humanitaires forcés et les règles qui nous empêchent de trouver du travail, nous lui offrons un boomerang et la reproduction d’un tableau illustrant la rafle des Rroms», déclare Samir Mile, responsable de l’association.
Cette action prolonge deux manifestations le 31 octobre à Saint Denis et le 1er décembre à Paris, qui avaient demandées à être reçues par les autorités. «Ils dénoncent l’inefficacité des retours dans le pays d’origine. Pour atteindre les chiffres demandés par le gouvernement, les forces de l’ordre visent les Rroms qui vivant regroupés dans des bidonvilles ou des squats peuvent être arrêtés en nombre. Mais comme leurs conditions de vie et les discriminations sont pires en Roumanie qu’ici, ils reviennent. Certains font ce voyage forcé deux ou trois fois dans l’année», remarque Didier Inowlocki, accompagnateur juridique de la Cimade.
La Voix des Rroms avance le chiffre de 8 000 reconduites à la frontière en 2006, sur une population estimée à 5 000 personnes. Depuis le premier janvier 2007, date de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union Européenne, les expulsions prennent la forme de retours humanitaires accompagnés par l’agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations (Anaem). Celle-ci précise que les aides financières ont été revalorisées pour la période allant du 26 novembre au 29 février 2008. «Comment se réinstaller avec 300 euros par adulte et 100 euros par enfants ?», demande Samir Mile qui dénonce la signature de ces demandes de retours qu’il qualifie de «forcés».
Interrogée, l’Anaem refuse de s’exprimer sur les méthodes employées. De plus, les manifestants demandent la levée des règles qui obligent les entreprises désireuses d’employer des salariés Roumain et Bulgare à suivre des procédures lourdes et à verser une taxe de 980 euros. «Le problème de l’habitat et des bidonvilles se règlera si nous pouvons travailler normalement», insiste Samir Mile.
Social
Ile-de-France. Manifestation symbolique des Rroms de la région parisienne
Publié le 21/12/2007 • dans : Régions
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