Le Premier ministre François Fillon a détaillé le 5 février les trois grandes priorités de la présidence française de l’Union européenne, à compter du 1er juillet, soulignant sa volonté d’aboutir à la fin 2008 à un accord sur le climat.
La France est « satisfaite » des propositions de la Commission européenne sur le sujet mais souhaite « les améliorer » sur deux chapitres : « les mécanismes d’ajustement aux frontières » afin « d’éviter que l’industrie européenne soit pénalisée par ses efforts » et la prise en compte « du bilan non carboné » en matière d’énergie renouvelable, une donnée favorable à l’Hexagone.
La présidence française soumettra également dans les prochaines semaines à Bruxelles « des objectifs en matière d’indépendance énergétique de l’Europe » et « de sécurisation des approvisionnements ».
Le chef du gouvernement a annoncé qu’il se rendrait le 19 février à Strasbourg pour présenter l’ensemble de ces ambitions au Parlement européen.
Il a par ailleurs admis que la France aurait un important « travail » à faire pour convaincre ses partenaires de renforcer la transparence des marchés financiers, un dossier remis sur le devant de la scène en raison de la crise des subprimes et du scandale français de la Société Générale.
Paris souhaite que sa présidence de l’UE, au second semestre, permette des « progrès significatifs » sur la coordination entre les régulateurs européens, l’appréciation du risque de liquidité des banques et la fiabilité des agences de notation financières, a rappelé François Fillon.
En matière d’immigration et d’asile, autre grand chantier voulu par la France, le Premier ministre a déroulé les cinq idées-clef d’un « pacte européen », estimant « probable » un accord entre les 27.
Paris, qui juge qu' »il n’y a pas aujourd’hui suffisamment de moyens pour assurer le contrôle des frontières externes de l’Union », proposera d’abord une « amélioration » sur ce point, a-t-il souligné.
Autres mesures de ce projet: « l’organisation de l’immigration légale en fonction des capacités d’accueil de chaque Etat membre, l’éloignement des étrangers en situation irrégulière, la mise en place d’un régime commun de l’asile et la promotion du co-développement ».
« Nous allons intensifier les contacts avec nos partenaires, avec le Parlement européen et avec la Commission pour aboutir à un texte consensuel sur ce sujet », a promis le chef du gouvernement.
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