Alors que le Parlement européen se prononce sur le quatrième rapport sur la cohésion économique et sociale de la Commission, le député européen français, Ambroise Guellec (PPE-DE) explicite, dans un entretien accordé à EurActiv.fr, la position du PE sur l’avenir de la politique de cohésion.
En bref :
Deux conceptions s’opposent sur l’avenir de la politique de cohésion: celle de la Commission, très « lisbonnienne » et celle du Comité économique et social européen (CESE) et de nombreuses collectivités locales, notamment en France, selon lesquels il est nécessaire de prendre de la distance avec la compétitivité à tout prix.
Pour le député européen Ambroise Guellec, rapporteur sur le quatrième rapport sur la cohésion économique et sociale de la Commission, le Parlement européen veut réconcilier ces deux visions. Il note d’ailleurs que la position de la Commission a évolué, «d’un asservissement strict et étroit à la stratégie de Lisbonne» vers une conception plus nuancée.
«La stratégie de Lisbonne, seule, conduit naturellement à un accroissement [des]disparités si on ne lui adjoint pas une vraie politique de solidarité», souligne le député. En revanche, il faut une «très bonne cohérence» entre cette stratégie et la politique de cohésion afin que «performance et solidarité s’épaulent mutuellement».
Se positionnant pour l’après 2013, puisque l’ensemble des programmes pour la période 2007-2013 sont déjà lancés, il affirme l’opposition du Parlement européen à tout renationalisation de la politique de cohésion. «Les tentations existent toujours, surtout dans des périodes où le taux de croissance est faible, où les moyens financiers sont rares», prévient le député.
Selon Ambroise Guellec l’objectif essentiel de la politique de cohésion est « d’assurer, dans les meilleures conditions et dans les meilleurs délais possibles, la convergence des nouveaux états membres ». Il rappelle le formidable succès de cette politique lors du rattrapage des régions de la péninsule Ibérique, de la Grèce ou encore de l’Allemagne de l’Est.
Pour autant, si «les écarts se sont réduits entre les états membres, les disparités restent importantes à l’intérieur des régions et ont eu tendance à se renforcer», même dans certaines régions des anciens Etats membres où «de gros efforts doivent être fait en matière de convergence».
Dans le cadre de la réforme budgétaire de 2008-2009, Ambroise Guellec soutient que «la politique de cohésion doit conserver des moyens suffisants» et même «accrus pour réduire toutes les disparités de l’Union».
Il réaffirme enfin le rôle des régions, «partenaires extrêmement naturels de l’Union», en tant qu’actrices de la mise en oeuvre de la politique régionale.
Pour en savoir plus télécharger
– l’intégralité de l’entretien
– Le 4e rapport sur la cohésion économique et sociale de la Commission