Les Français s’apprêtent à entendre les arguments des uns et des autres pour les élections municipales de mars 2026. Pour que cette campagne soit utile, et qu’on y parle réellement de la vie quotidienne, il faut qu’on y aborde le sujet du coût du logement. Dans les grandes villes, mais pas seulement, le logement est la première dépense contrainte.
« L’augmentation sans fin des loyers doit cesser »
En moyenne, les locataires en France passent près d’un tiers de leur revenu dans le loyer. Mais pour beaucoup, c’est beaucoup plus : la moitié, plus de la moitié parfois… Combien de jeunes sont contraints à se loger dans de minuscules chambres de bonne ? Combien de couples renoncent à leur projet d’enfant parce qu’il est impossible de déménager pour plus grand ? Combien de travailleurs doivent supporter des trajets de plus en plus longs entre le lieu de travail et le lieu où ils peuvent se permettre un logement ? Combien de familles supportent, parce qu’elles n’ont pas le choix, des appartements surpeuplés ou insalubres ?
L’augmentation sans fin des loyers doit cesser. Mieux : les loyers doivent baisser. Une expérimentation a permis à 70 communes de mettre en place un encadrement des loyers. Celle-ci est censée terminer à la fin de l’année 2026. Il faut d’urgence pérenniser et généraliser l’encadrement des loyers. Mais il faut aussi profiter de l’occasion pour corriger la loi et la rendre plus efficace.
Vers une proposition de loi…
Plusieurs parlementaires insoumis ont déposé une proposition de loi dans ce sens. Elle permettrait, pour les grandes villes, d’appliquer une décote allant jusqu’à 20% sur le montant du loyer de référence autour duquel sont encadrés tous les loyers. Elle propose aussi que le respect de l’encadrement des loyers ne soit plus la responsabilité des locataires mais le résultat d’un contrôle de la puissance publique ! Cette proposition de loi est prête à être débattue à l’Assemblée nationale. Elle doit être votée pour doter les maires nouvellement élus en mars 2026 de véritables outils pour combattre la crise du logement.
Un défaut majeur de l’encadrement actuel est qu’il est troué : un propriétaire sur quatre ne le respecte pas à Bordeaux, un sur trois à Paris ou à Lyon, quatre sur dix à Lille, etc. En laissant le locataire seul dans un face à face inégalitaire avec son propriétaire concernant la légalité du loyer, la loi a organisé son propre contournement.
À défaut d’un dispositif de contrôle public voté par l’Assemblée nationale, il faudra dans toutes les villes où l’encadrement des loyers s’applique créer une brigade municipale du droit au logement, pour faire respecter les droits des locataires. Si nous ne faisons rien, bientôt, certains quartiers de nos villes seront définitivement réservés à une poignée de millionnaires héritiers, aux touristes clients des Airbnb et aux propriétaires de résidences secondaires. L’année 2026 doit être celle de la rébellion contre la spéculation immobilière et l’éviction des classes moyennes et populaires.
Signataires
- Anaïs Belouassa-Cherifi, candidate maire de Lyon et co-signataire de la proposition de loi
- Marie Mesmeur, candidate maire de Rennes et co-signataire de la proposition de loi
- Francois Piquemal, candidat maire de Toulouse et co-signataire de la proposition de loi
- Sandrine Nosbé, députée de l’Isère et co-signataire de la proposition de loi
- Sophia Chikirou, candidate maire de Paris
- Sébastien Delogu, candidat maire de Marseille
- Lahouaria Addouche, candidate maire de Lille
- Nordine Raymond, candidat maire de Bordeaux
- Florian Kobryn, candidat maire de Strasbourg
- William Aucant ,candidat maire de Nantes
- Maxime Da Silva, candidat maire de Rouen
- Marianne Maximi, candidate maire de Clermont Ferrand
- Allan Brunon, candidat maire de Grenoble
- David Guiraud, candidat maire de Roubaix
- Charlotte Leduc, candidate maire de Metz
- Sarah Farghaly, candidate maire de Nancy
- Eliot Gafanesch, candidat maire de Mulhouse
- Nathalie Oziol, candidate maire de Montpellier
- Séverine Vezies, candidate maire de Besançon
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