Le retard pris dans la discussion budgétaire a ceci de bon qu’il se déroule alors que le rapport 2025 sur l’état de la fonction publique vient tout juste de paraître. Sa publication est devenue un moment privilégié pour reposer les bases, en apportant des données toutes fraîches sur la situation des quelque 5,8 millions de fonctionnaires qu’emploie le pays.
Pour un peu, on en rendrait presque la lecture obligatoire pour tous les parlementaires qui doivent décider, dans les prochaines semaines, des ressources que la Nation mobilise pour ses services publics et ceux qui les rendent.
On gage qu’un parlementaire ainsi éclairé ne pourrait plus dire qu’il y a trop de fonctionnaires, en tout cas pas parce qu’ils sont 5,8 millions, puisque la part des emplois publics dans l’emploi total a, en réalité, légèrement baissé depuis 1989, passant de 22 % à 19,9 % en 2023.
Idem, d’ailleurs, s’agissant des équilibres démographiques. Ce même parlementaire en ferait sans doute l’urgence de toutes les urgences, tant ses conséquences sont massives. Car si l’âge moyen dans la fonction publique est de 44 ans (46 ans dans la FPT), pas si loin du secteur privé (41 ans), la part des agents de plus de 50 ans connaît, elle, une hausse spectaculaire de 7,5 points entre 2011 et 2023.
Une fois cette donnée posée, une première conséquence apparaît, quasi mécaniquement : une augmentation continue des arrêts de maladie et des accidents du travail est à prévoir – surtout dans la FPT, qui emploie le plus d’agents de la catégorie C occupant des métiers pénibles et usants.
L’augmentation des arrêts de maladie n’est donc pas le fait d’abus, comme le soutenait l’éphémère ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, et la réponse éclairée à la situation ne repose donc pas sur la sanction.
Une autre conséquence touche, pour les collectivités, au déséquilibre des retraites de la CNRACL, traité jusque-là par la seule hausse des cotisations employeurs. Alors que ce déséquilibre est aussi dû, largement, à la part que représentent aujourd’hui les contractuels (26 % des effectifs dans la FPT) qui ne cotisent pas, eux, à la CNRACL. CQFD ?
En tout cas, sur ces bases, le débat politique gagnerait incontestablement en qualité et pertinence.
 
			 
		 
				
	 
		 
			 
 
 
													
 
													
 
													
 
													




 
					
 
			 
				 
				 
				