A quelques heures du second tour des municipales, la droite cherchait à mobiliser pour limiter les dégâts et conserver des villes-phare telles que Marseille, alors que la gauche, requinquée par un premier tour qui lui a donné l’avantage, appelait à accentuer le « vote sanction ».
La participation a été faible au premier tour (66,5%), et gauche (47% au premier tour) comme droite (45%) espèrent mobiliser des troupes fraîches le 16 mars.
« Si tous nos électeurs se décident à voter il y aura d’extraordinaires surprises », a affirmé le secrétaire d’Etat à la Fonction publique André Santini sur i-Télé.
A droite, le Premier ministre François Fillon s’est rendu en Seine-et-Marne, l’un des départements que l’opposition peut ravir à la droite à l’occasion du second tour des cantonales qui se déroule aussi dimanche.
La gauche a de son côté lancé d’ultimes appels au vote sanction contre la majorité UMP, comme Ségolène Royal jeudi à Aix-en-Provence. « Chaque voix qui ira à un candidat de l’UMP voudra signifier qu’on est content de ce qui se passe et que ça devra continuer comme avant », a-t-elle déclaré.
A Paris, où l’UMP Françoise de Panafieu ne cherche plus qu’à limiter la casse face au maire sortant PS Bertrand Delanoë, la chasse aux abstentionnistes ou indécis est aussi allée bon train.
Françoise de Panafieu a lancé le 13 mars au soir un appel aux électeurs MoDem, leur demandant de s’interroger sur le camp dont ils sont « le plus proches ».
A Paris, comme dans de nombreuses autres communes de France, le parti de François Bayrou s’est en effet retrouvé au centre des tractations, mais a refusé toute alliance globale, se maintenant ou s’alliant avec l’un ou l’autre camp au cas par cas. Ce qui a suscité des divergences, à gauche comme à droite, sur l’attitude à adopter.
Si les tendances du premier tour se confirment au second, la gauche, qui détient déjà 20 des 22 régions métropolitaines, devrait asseoir un peu plus sa domination dans les collectivités locales françaises.
Dans les départements, la gauche (47,7% des voix au premier tour des cantonales, contre 40,8% à la droite), qui détient actuellement 51 conseils généraux, pourrait en conquérir jusqu’à dix de plus à l’issue du deuxième tour des cantonales.
Dans les municipalités, la droite devrait voir s’éroder le léger avantage qu’elle avait depuis 2001 dans les villes de plus de 30.000 habitants.
Dans les grandes villes de plus de 200.000 habitants, le rapport de forces devrait même pencher nettement en faveur de la gauche.
La droite, qui détenait jusqu’à aujourd’hui 5 de ces villes, s’attend à perdre Strasbourg, et est encore incertaine à Marseille et surtout à Toulouse.
La gauche, elle, ne devrait perdre aucune des 6 grandes villes qu’elle détient déjà, dont Paris et Lyon.
Dans les villes de 100.000 à 200.000 habitants, la droite, qui en détient 15 aujourd’hui contre 10 à la gauche, s’attend à perdre Caen et craint des pertes parmi des villes comme Metz, Aix, Perpignan, Amiens ou Saint-Etienne, et ne voit venir aucune conquête, sauf peut-être Angers.
En attendant, les suppositions vont bon train sur la manière dont le président de la République « tiendra compte » du scrutin, comme il a promis de le faire.
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