En tenant leurs 5e rencontres le 29 mai, les acteurs de la mobilité inclusive avaient de nombreuses raisons de se réjouir. Alors qu’ils se battent, pour certains depuis de nombreuses années, pour un droit à la mobilité pour tous, leur combat commence à porter ses fruits. Preuve en est, la ministre des Transports elle-même est venue ouvrir la journée et a choisi d’utiliser ce cadre pour y dévoiler l’un des volets de sa future loi d’orientation des mobilités (LOM) : celui sur la mobilité solidaire.
« Assignation à résidence »
Depuis son arrivée au ministère, Elisabeth Borne a fait de ce dossier une de ses priorités. A l’occasion de ses premiers déplacements, elle a pris la mesure de l’exclusion provoquée par l’absence de solutions de transports dans un grand nombre de territoires. A chacune de ses prises de parole, elle a avancé ce chiffre pour marteler l’urgence du sujet et démontrer qu’il s’agit d’un problème bien plus large : 1 personne sur 4 a déjà refusé un emploi faute de moyens de transports pour pouvoir s’y rendre.
Une étude Elabe pour le Laboratoire de la mobilité inclusive (LMI) présentée dans les minutes qui ont suivi son discours confirme aussi un impact sur le lien social et l’accès aux services publics : 40 % des personnes interrogées ont déjà renoncé ou repoussé à plus tard une sortie culturelle faute de moyens pour s’y rendre, 30 % l’ont fait pour un rendez-vous médical, 37 % ont renoncé à rendre visite à leur famille par manque de solutions de transports… Pour Elisabeth Borne, il y a donc clairement une « mobilité à plusieurs vitesses » et une « assignation à résidence des plus fragiles d’entre nous », ce qu’elle juge « intolérable ».
Nouveaux outils pour les AO
La ministre estime qu’il faut d’abord s’attaquer au problème par le biais de la gouvernance. La couverture de l’ensemble du territoire par une autorité de mobilité, afin de mettre fin aux zones blanches, doit y remédier.
Cette évolution est très favorablement accueillie. Cécile Clément, cheffe de groupe systèmes de transport et services de mobilité au Cerema, estime que « en l’absence d’AO, on fait du bricolage. Des offres existent, mais elles sont artisanales faute d’une organisation, et peu connues car personne ne se charge de les mettre en avant ».
La LOM devrait en outre donner aux AOM de nouveaux outils : possibilité de verser des aides individuelles à la mobilité comme des chèques mobilité ou d’organiser du transport solidaire par exemple.
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