« Nous compenserons la taxe d’habitation pour les maires, je veux être très clair ». Au détour d’un long développement sur le pouvoir d’achat sur les retraités, le Président de la République a adressé un message rassurant aux élus municipaux.
Emmanuel Macron s’est, en revanche, montré nettement plus sévère à l’endroit des bailleurs sociaux. « Ce qui est croquignolesque dans le monde où nous vivons, c’est que nous finançons le logement social mais il augmente les loyers et nous finançons de l’autre côté les locataires les plus modestes par les APL. On dépense des deux côtés ! », a-t-il cinglé.
« Il y a des acteurs dans le monde HLM qui ont de l’argent, qui ne le dépensent plus, qui ont construit une forme de rente », a-t-il renchéri. Le chef de l’Etat a évoqué des « regroupements ». « Il y a 800 organismes, avec à chaque fois des frais de fonctionnement, des dysfonctionnements », a-t-il taclé. Autant d’entraves, à ses yeux, à son objectif quinquennal : « Je veux une France où l’on bâtisse davantage ! C’est comme cela que l’on fera baisser les prix dans la durée. »
« J’ai entendu ce matin l’appel des maires des quartiers les plus difficiles, a-t-il par ailleurs souligné. Je veux leur dire ici que je suis sensible à leur message. Je sais que, demain, ils tiendront des Etats généraux. Je les recevrai. Nous aurons une ambition pour aller plus loin en matière de logement, d’école, de service public »
Le harcèlement de rue, priorité de la police de sécurité du quotidien
Interrogé sur la répression du harcèlement de rue, le président de la République a estimé nécessaire « d’en passer par la loi ». Un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, qui doit être présenté en 2018 selon la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, doit ainsi permettre de « verbaliser au quotidien et d’être plus actif », a précisé Emmanuel Macron.
Pour cela, « nous allons lancer un changement de l’organisation de notre police », a-t-il indiqué, rappelant que le ministre de l’Intérieur lancerait « dans les prochains jours » la consultation pour mettre en place la police de sécurité du quotidien. Elle aura dans ses priorités la lutte contre le harcèlement, et en particulier dans les transports. »
Emmanuel Macron a en outre rappelé son souhait de mettre en œuvre « une procédure simple de verbalisation lorsque de tels actes sont commis pour qu’il y ait une réponse immédiate ». « Sur ce sujet comme sur d’autres sujets du quotidien, ce que je souhaite, c’est que nous puissions simplifier nos procédures, et donner la possibilité aux forces de l’ordre d’être plus présentes sur le terrain, d’agir de manière plus efficace et de verbaliser. Ce sera dans les réformes que nous conduirons », a-t-il affirmé.