« La relance est là, tous les professionnels en conviennent : les ventes sont en hausse, tout comme les mises en chantier et les délivrances de permis de construire, et les taux d’intérêt sont bas », a résumé le député du Maine-et-Loire Michel Piron (UDI) qui introduisait les débats de cette matinée consacrée à la relance du logement. En 2015, environ 340 000 logements ont été mis en chantier, et on escompte en 380 000 pour la fin 2016.
Selon le député, la première chose faire pour la nouvelle ministre du Logement est justement de ne rien faire : « Nous n’avons pas besoin de créativité excessive, et surtout pas d’une nouvelle loi sur le logement. » En revanche la question de l’habitat ancien et de sa qualité doit aujourd’hui être posée, ainsi que celle de la territorialisation des politiques du logement, alors que certains territoires sont touchés par une vacance croissante, et d’autres par un manque de logements adaptés aux besoins. Par ailleurs, si les ventes de logements dans le collectif se redressent, les ventes de maisons individuelles restent à la traîne, notamment dans les zones détendues.
Des aides efficaces
Pour Benoît Catel, directeur général délégué du Crédit Foncier, cette embellie est notamment due au à l’effet Prêt à taux zéro (PTZ), dont les conditions ont été modifiées, avec un montant augmenté et une durée de remboursement allongée à 25 ans au lieu de 12 ans. 60 000 PTZ ont ainsi été conclus en 2015. L’aide personnelle au logement -accession (APL-Accession), qui était sur la sellette en fin d’année, lors des débats sur la loi de finances, a aussi un puissant effet solvabilisateur des ménages. L’économiste de la construction Michel Mouillart a cependant mis en garde :
On accuse les aides au logement d’être inflationnistes, budgetivores, de contribuer à l’étalement urbain… A la prochaine alerte budgétaire elles seront remises en cause.
Laurent Girometti, directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages au ministère de l’Ecologie a rappelé l’impact positif de la série de mesures portées par le gouvernement, que ce soit l’aide aux maires bâtisseurs en Ile-de-France, ou le travail de simplification en matière d’urbanisme, avec la recodification du livre I de la partie réglementaire du code du même nom, la réforme du règlement du plan local d’urbanisme,…tout un travail qui n’aura cependant d’effets qu’à moyen terme. Olivier Burot, président de l’Institut des constructeurs et promoteurs, a cependant estimé qu’il restait encore du travail à faire sur la simplification des normes : « nous militons pour un moratoire sur les normes dans la construction neuve, le vrai marché pour les normes n’est-il pas plutôt dans l’ancien? «
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