Une cinquantaine de réalisateurs, producteurs et techniciens du cinéma et de l’audiovisuel franc-comtois (parmi eux Jean-François Stévenin, Samuel Collardey, Jean-Philippe Macchioni, Dominique Garing ou encore Amor Hakkar) avaient répondu ce mercredi 30 janvier 2013 à l’appel à la mobilisation de l’Association des producteurs audiovisuels Rhin-Rhône (Aparr).
Le 14 décembre 2012, la région Franche-Comté avait en effet voté, sans concertation préalable des structures concernées, la suspension du fonds d’aide à la production cinématographique qu’elle avait été l’une des premières à mettre en place, en 1992.
« Manque d’effet levier » – Ce fonds, qui a aidĂ© 356 films en 20 ans, avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© fortement diminuĂ© en 2010 avec l’arrĂŞt de l’aide aux longs mĂ©trages et la fin de la commission du film, passant d’environ 700 000 euros avant 2010 Ă 335 000 en 2012.
Mais cette fois, c’est la totalité de l’aide que la collectivité a décidé de suspendre, dans un contexte de difficultés financières.
La région invoque, dans son rapport du budget prévisionnel 2013, un outil « insuffisamment repéré par les professionnels » et un « manque d’effet levier ». « Nous avions des choix à faire, explique Marie-Guite Dufay, présidente de la région. Mais nous avons décidé de ne pas toucher aux aides au spectacle vivant, à la diffusion et à la numérisation des films. »
Lancée par l’Aparr, une pétition pour le rétablissement de ce fonds circule sur Internet, qui avait déjà recueilli plus de 2 000 signatures mercredi.
La région n’est pas restée sourde à la mobilisation : vendredi 1er février, une délégation doit être reçue par le cabinet de Marie-Guite Dufay. Les acteurs de la filière entendent défendre leur point de vue et demander une meilleure prise en compte de leurs spécificités.
En matière de cinéma, ils sont persuadés « de la nécessité d’une intelligence institutionnelle », avec un fonds d’aide qui serait « un élément majeur d’une politique générale ».
10 Ă 25 % du budget d’un film – Dans leurs prĂ©conisations figurent le rĂ©tablissement du fonds mais Ă©galement un accord de branche pour la formation et la sĂ©curisation des parcours, ainsi qu’une nouvelle structure d’accueil des tournages.
« Concernant les retombĂ©es, le conseil rĂ©gional est mal informĂ© : pour une subvention de 140 000 euros, dont la moitiĂ© du CNC, le tournage du film « Comme un lion », de Samuel Collardey, a occasionnĂ© 214 000 euros de dĂ©penses en Franche-ComtĂ©. C’est rentable », assure Catherine SimĂ©on, prĂ©sidente de l’Aparr, qui a reçu le soutien de Cyril Mennegun, rĂ©alisateur de « Louise Wimmer », tournĂ© en Franche-ComtĂ©, prix Louis Delluc et nominĂ© deux fois aux CĂ©sars.
« Et pour 100 000 euros d’aide, le tĂ©lĂ©film « Le repaire de la Vouivre » a gĂ©nĂ©rĂ© 524 000 euros de dĂ©penses locales en 2010. En termes d’audience, ces films ont rassemblĂ© respectivement 8 000 spectateurs franc-comtois en moins d’un mois et plus de 3 millions de tĂ©lĂ©spectateurs sur les deux premiers Ă©pisodes diffusĂ©s. »
Selon l’Aparr, l’aide d’une région représente 10 à 25 % du budget global d’un film. Avec la suppression de ce fonds, si elle était confirmée, réalisateurs et producteurs vont devoir trouver d’autres financements ou réduire leurs budgets et les cachets des intervenants.
Ou encore se tourner vers d’autres régions.
L’association estime qu’une centaine de salariés techniciens et 12 sociétés pourraient être menacés par la mesure.
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