Amorce, association qui regroupe 275 collectivités et 121 professionnels concernés par la gestion des déchets et de l’énergie, dénonce dans un communiqué du 6 février l’amendement que le Sénat vient d’adopter et qui interdit l’emploi des médicaments non utilisés (MNU) à usage humanitaire tout en maintenant la collecte gratuite des MNU dans les pharmacies pour les incinérer avec les autres déchets municipaux.
«Dans le même temps, les pouvoirs publics ont décidé d’agréer à nouveau CYCLAMED pour les emballages récupérés avec les MNU qui finiront également dans les incinérateurs, sans recyclage possible», poursuit Amorce. Le seul objectif, d’après l’association, consiste à exonérer ainsi une partie du gisement de la contribution «Point vert» désormais obligatoire pour ce type d’emballages suite à l’action des associations de collectivités, de consommateurs et de protection de l’environnement réunies. «Honteux, quand on sait qu’ils en ont été exonérés pendant déjà 15 ans sans raison», déplore Amorce.
Amorce propose donc de charger CYCLAMED de la collecte sélective de tous les déchets d’activités de soin (seringues, aiguilles, médicaments non utilisés,
.). «Ils représentent un véritable problème pour les collectivités, pour les usagers concernés et pour lenvironnement», souligne Amorce qui a demandé aux ministères de l’Ecologie et de la Santé la création immédiate d’un groupe de travail pour étudier les conditions de mise en oeuvre de ce dispositif.
Par ailleurs, Eco-Emballages a confirmé que sa filiale Adelphe avait perçu près de 14 millions d’euros auprès des sociétés pharmaceutiques au titre du «point vert» sur les emballages de médicaments, rappelle Amorce qui regrette qu’ «aucun de ces 14 millions ne soit reversé aux collectivités locales qui gèrent ces déchets». Amorce demande donc une revalorisation des compensations d’Eco-Emballages aux collectivités avec la prolongation jusqu’en 2010 du système de dédommagement pour les collectivités qui ont enregistré des baisses de recettes lors du passage du barème C au barème D.
De plus, Amorce souhaite une revalorisation des soutiens à la collecte sélective de l’aluminium, du papier-carton, du plastique qui composent les emballages de médicaments, et sur la valorisation énergétique, puisque la plupart de ces emballages de MNU sont incinérés.
Enfin, «cette même semaine, un autre éco-organisme, EcoFolio, a révolté les collectivités», selon Amorce. EcoFolio, qui rassemble les producteurs de publicités et gratuits en boîte aux lettres, a en effet été agréé pour soutenir financièrement la gestion des déchets d’Imprimés Non Sollicités (INS). «En soit, c’est une excellente nouvelle, après des années de bataille pour appliquer le principe Pollueur/Payeur
», estime Amorce. «Mais concrètement, le dispositif financier imposé par les industriels sans négociation ne financera même pas 15% du coût de collecte et de traitement aujourd’hui assumé par les collectivités locales», critique l’association qui pourtant rappelle que lors de la loi de finances, elle a obtenu un abaissement du seuil d’exonération et un relèvement des sanctions pour les contributeurs récalcitrants, ce qui assurera à EcoFolio des recettes plus importantes». Aussi, Amorce demande l’ouverture immédiate de négociations pour revoir à la hausse le barème de compensation, «sous peine de quoi nous inviterons les habitants de nos communes à rapporter les publicités dans les centres commerciaux», menace l’association.
Environnement
Amorce dénonce les incohérences du circuit de collecte et de recyclage des emballages, médicaments non utilisés et publicités en boîtes aux lettres
Publié le 06/02/2007 • dans : France
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