La plupart des électeurs ne le savent pas encore mais, ce 1er septembre, on entre dans le vif du sujet. A six mois des élections municipales 2026, les premières règles relatives au devoir de réserve s’appliquent, tandis que la constitution des listes va monter en puissance dans les 34 875 communes de France.
On souhaite bien du courage à ceux des 550 000 élus locaux qui rempileront et à celles et ceux qui tenteront l’aventure d’un premier engagement électif. Car l’exercice d’un mandat local est tout sauf une sinécure, ainsi que le démontrent le volume sans cesse croissant de maires démissionnaires et, plus encore, le renoncement de conseillers municipaux, souvent passé sous les radars médiatiques.
Les maux de la démocratie locale ne sont pourtant pas nouveaux, mais s’aggravent scrutin après scrutin, sans que les réformes des différents gouvernements ne ciblent les causes structurelles d’une élection qui peine à recruter ses candidats et à mobiliser les électeurs (souvenons-nous qu’en 2020 l’abstention fut de 20 points supérieure, au second tour, à celle de 2014).
L’étau de l’état
Si la macronie n’avait, par construction, pas d’appétence pour ce scrutin, les facteurs sclérosants de la démocratie locale ne datent pas de 2017. Ainsi de la participation des jeunes : faut-il aller vers l’inscription automatique sur les listes électorales ? La question est suffisamment simple pour qu’un débat serein puisse y répondre.
Un autre enjeu, d’une autre nature, a presque totalement disparu du débat politique, sans effacer ses effets : la question de la légitimité démocratique de l’intercommunalité, qui concentre pourtant la majorité des ressources et des capacités d’action du bloc local. Mais est souvent mise en cause comme participant du sentiment d’incapacité d’agir manifesté par de nombreux conseillers municipaux.
A quoi s’ajoute l’étau de l’Etat qui, inlassablement, rogne l’autonomie des collectivités. Au point que nombre d’élus locaux s’insurgent de ne plus avoir, comme latitude d’action, qu’à choisir entre l’appel à projet A et l’appel à projet B.
La possible chute du gouvernement Bayrou, le 8 septembre, qui emporterait avec elle une proposition de loi sur le statut de l’élu, texte qui jouit d’un consensus peu enthousiaste, n’est, à ce titre, pas une bonne nouvelle.
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