Aujourd’hui, les termes de modernisation, de transformation, de simplification ou encore de redressement sont au cœur des discours. Mais qu’en est-il des actes ? Qui tient encore le pays debout, sinon les collectivités locales ? Ce sont elles qui assument, qui absorbent, qui réparent.
Pas sans les territoires
Pourtant, elles sont systématiquement écartées des décisions prises par le pouvoir central. C’est une erreur politique, une faute symbolique et démocratique.
Je le dis clairement : la réorganisation de la puissance publique et le redressement des comptes publics ne se feront pas sans les territoires, mais avec eux. Cela ne peut pas venir d’en haut, d’une pure logique comptable et de rationalisation froide. Cela doit naître d’un pacte d’action fondé sur la confiance, la responsabilité, et la proximité.
Notre force, c’est l’épreuve. Les collectivités locales ne théorisent pas, elles agissent. Sans tambour ni trompette, elles maintiennent les services, l’accompagnement humain dans la dignité et le respect de la parole donnée.
Les collectivités locales sont le dernier visage visible de la République. Celles vers qui se tournent nos concitoyens quand une difficulté survient.
Dans la gestion des crises (sociales, sanitaires, climatiques), les départements, les élus locaux, ont été, et sont toujours, en première ligne. Ils ont souvent été les premiers à mettre en place des aides d’urgence, à adapter les services publics aux réalités, à initier des projets concrets pour la bifurcation écologique, les mobilités, la santé, l’éducation, le numérique. Les premiers aussi, à accompagner les populations que l’on n’entend jamais et à protéger les plus vulnérables.
Cette capacité à agir vite, à flécher les ressources intelligemment et à mobiliser les réseaux dans la proximité, est la vraie force de la République.
Cette force doit désormais être reconnue comme légitime pour construire. Ce n’est pas une demande. C’est une nécessité.
5 mesures d’ici la fin de l’année
Je propose un acte simple et fort : une conférence territoriale du redressement immédiat, co-organisée avec les départements et les maires. Pas dans six mois. Tout de suite. Avec un objectif clair : identifier cinq mesures à déclencher d’ici la fin de l’année, pour démontrer que l’État peut se réorganiser avec les territoires – et non contre eux.
Pas une concertation. Un signal. Une inversion du sens. Nous avons besoin de procéder à un examen patient, méthodique, mission de service public par mission de service public, pour regarder là où la dépense publique peut gagner en efficacité et là où elle doit être réorientée.
Nous voulons être utiles, pas décoratifs.
Assez des coupes budgétaires aveugles. Assez de la mise sous tutelle silencieuse des collectivités locales. Les élus locaux n’attendent pas des discours, mais des moyens pour agir, pour faire lien, pour répondre aux besoins des Françaises et des Français. C’est la condition pour que renaisse une fierté politique et que la confiance soit rétablie.
Ce que je porte à la tête de mon Département comme dans ma mission nationale au Parti socialiste n’est rien d’autre que cela. Reconstruire à partir du réel, celui des faits et des subjectivités.
Donner et enfin reconnaître aux collectivités la place centrale qu’elles occupent déjà de fait dans la vie des Françaises et des Français.
Rappeler que la République est plus qu’un idéal. C’est un ancrage local. Un cadre qui tient. Nous, élus locaux, sommes un repère, un socle démocratique stable.
Si nous voulons avancer, ensemble, avec les Françaises et les Français, nous leur devons une transparence sur les défis à relever, un socle républicain sur lequel s’appuyer, des objectifs clairs et non d’injonctions lointaines et désincarnées.
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