La majorité PS-PCF nouvellement élue à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) envisage de renoncer à la rentrée prochaine au principe de gratuité des cantines scolaires, mis en place par l’ancienne municipalité MoDem, a-t-on appris auprès d’un maire-adjoint.
« Nous envisageons de supprimer la gratuité des cantines à la rentrée 2008 car cette mesure ne nous semble ni juste socialement, ni raisonnable économiquement », a expliqué Jean-Paul Lefebvre, maire-adjoint PS en charge des finances et marchés publics auprès d’Alda Pereira-Lemaître (PS).
Imitant les villes de Drancy et Le Bourget (Seine-Saint-Denis), la gratuité avait été mise en place en septembre 2007 dans les écoles primaires par l’ex-maire Nicole Rivoire qui entendait avec cette « mesure sociale » permettre à « tous les enfants de pouvoir bénéficier au moins une fois par jour d’un repas équilibré ».
Elle devait concerner 2.700 enfants dans 9 écoles élémentaires et son surcoût avait été évalué à l’époque à 1,1 million d’euros.
Selon Jean-Paul Lefebvre, la mesure a déjà coûté près d’1,5 million d’euros à la ville :
– 300.000 euros de perte de recette,
– 400.000 euros de repas supplémentaires,
– près de 800.000 euros de dépenses nouvelles directes et indirectes liées à la réorganisation des équipes et des locaux.
S’il note que la gratuité a permis à « 20% d’écoliers supplémentaires » de manger à l’école depuis la rentrée, il estime qu’elle « a bénéficié essentiellement aux familles qui pouvaient déjà payer et payaient » et a donné lieu à « des gaspillages » de nourriture, beaucoup plus d’enfants inscrits pour manger qu’auparavant ne se présentant pas.
« L’augmentation du nombre de repas fournis a été plus forte dans les écoles des quartiers populaires », a réagi Nicole Rivoire, se disant très « déçue ». L’ex-maire MoDem juge « très exagérés » les chiffres communiqués par la nouvelle équipe, car, dit-elle, ils intègrent « le coût de travaux de mise aux normes des cuisines qui étaient inévitables » et « l’embauche d’une dizaine de responsables d’office qui manquaient déjà avant la mesure ».
La remise à plat de cette mesure plutôt appréciée des parents va faire l’objet d’une « concertation » d’ici juin, promet le maire-adjoint.
Avant, les tarifs acquittés par les familles variaient entre 0,24 et 4,49 euros selon leur quotient familial.
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