La hache de guerre semble déterrée entre les deux systèmes de santé que l’on pensait vivre (plus ou moins) en bonne entente. Lors d’une conférence de presse le 26 janvier visant à présenter leur plateforme commune, la FHP et la FHP-MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) ont dénoncé « les gaspillages et la gabegie qui règnent à l’hôpital public », estimant que « les économies réalisables se chiffrent en milliards d’euros pour la collectivité nationale ».
Mettre les hôpitaux sous administration provisoire – La FHP a notamment proposé de mettre les hôpitaux de Paris, Lyon, et Marseille sous administration provisoire. « Aujourd’hui, avec les 172 milliards d’euros par an que le pays dépense pour la santé des Français, nous pourrions soigner très bien la population et rembourser tout le monde à 100 %. Ce n’est pas au citoyen à faire les frais des dysfonctionnements du système hospitalier mais à celui-ci à gagner en efficience », a affirmé Jean-Loup Durousset.
Il vise particulièrement les HCL sur la base d’un rapport de la chambre régionale des comptes (juin 2010) épinglant, selon lui, « la dégradation de la capacité d’autofinancement, les déficits chroniques, la réorganisation insuffisante des activités, les dépassements d’honoraires excessifs, la gestion désastreuse du patrimoine immobilier et l’explosion de la dette à plus d’un milliard d’euros en 2011 ».
Chiffres antérieurs à 2008 – De son côté, le directeur général des HCL, en poste depuis janvier 2011, « s’insurge contre ces propos et dément les allégations et les chiffres erronés », antérieurs à 2008 selon lui, alors que « depuis cette date a été mise en place une politique de redressement des équilibres financiers sans précédent ».
A titre d’exemple, Daniel Moinard affirme que « le déficit des HCL s’élevait à 86 millions d’euros fin 2008 et que le budget consolidé est en excédent fin 2011 ». Idem sur la dette, à 922 millions d’euros fin 2010, « mais liée à des investissements importants de 950 millions d’euros pour rénover plus de la moitié de nos lits en 5 ans ». Il souligne ainsi que « la dette amorce sa décrue en 2011 » (à 913 millions).
Le patron des HCL défend également « une stratégie de gestion très active du patrimoine privé des HCL », de l’ordre de 40 millions d’euros par an, pour financer l’offre hospitalière et la rénovation des logements du personnel.
Prise en charge sans discrimination – Il plaide aussi pour « le service public de l’hôpital public ouvert 24/24h 365 jours par an pour prendre en charge des patients sans discrimination ».
Plus généralement le directeur des HCL estime que l’hôpital public « est en train de se restructurer considérablement. Il reprend du terrain, devient davantage concurrentiel et les acteurs du privé s’en inquiètent », affirme-t-il pour expliquer la charge de la FHP.
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