Le 2 mai, au détour d’une interview donnée au « Parisien », le président de la République a annoncé le lancement d’une réflexion tout sauf anodine : au motif qu’il faut « faire en sorte que l’organisation des journées de nos élèves soit plus favorable à leur développement et aux apprentissages, qu’un équilibre soit trouvé aussi pour faciliter la vie des familles », une convention citoyenne va être organisée, dès le mois de juin, sur les temps de l’enfant.
Il s’agit, notamment, de se pencher sur la durée des vacances scolaires, ce qui aurait par rebond un impact sur l’organisation des temps périscolaires, et donc sur les collectivités territoriales.
Gageure
Un pari pour le moins audacieux lorsqu’on se souvient du fiasco des nouveaux rythmes scolaires, lancés en 2013 par l’éphémère ministre de l’Education Vincent Peillon. Ils visaient à réduire le temps scolaire quotidien pour passer de 4 à 4,5 jours d’école en maternelle et en primaire, et à mettre les collectivités territoriales à contribution pour l’organisation d’activités périscolaires. Ironie du sort, le fonds de soutien aux activités périscolaires, ultime survivance de cette réforme, a été supprimé cette année…
La réforme des rythmes scolaires a bien vite tourné au pugilat, réussissant l’exploit de mécontenter parents, enseignants et collectivités territoriales, à qui l’on avait confié la responsabilité d’opter pour telle ou telle organisation, sans que l’on s’interroge sérieusement sur l’élément qui aurait dû être central : quel est l’impact de cette nouvelle organisation du temps scolaire sur le bien-être et les apprentissages des enfants ? Dès 2017 et l’arrivée d’Emmanuel Macron, il a été permis aux collectivités territoriales de revenir en arrière, et elles se sont majoritairement engagées dans cette voie.
Enjeu
Spécificité – il n’est pas interdit de questionner l’organisation à la française – nous sommes le seul pays de l’OCDE à avoir une organisation scolaire sur quatre jours, et l’un des pays où le temps d’enseignement est le plus concentré, sur 36 semaines, au lieu de 38 en moyenne. Mais un tel enjeu mériterait d’abord des études scientifiques, qui n’ont jamais été sérieusement menées, une évaluation de la réforme de 2013, qui n’a pas été étayée. La convention citoyenne est-elle le bon format pour dégager un consensus ? Il est permis d’en douter.
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