« Cela m’écœure un peu, confie un interlocuteur, sous couvert d’anonymat. Comment peut-on dire que les collectivités manquent d’argent alors qu’elles investissent de telles sommes ? » « Il est certain qu’un business est en train de se mettre en place, affirme, en écho, Elise Untermaier-Kerléo, maîtresse de conférences en droit public à l’université Jean-Moulin – Lyon 3 et référente déontologue. De plus en plus de personnes, individuelles ou avocats, arrivent sur le marché. » Depuis les lois sur la déontologie et la transparence, un boulevard s’est ouvert pour les acteurs privés, qui peuvent monnayer conseils, formations, plans d’action et plateformes livrées « clés en main » aux collectivités.
Concernant un outil qu’elles utilisent de plus en plus, les cartographies des risques d’atteinte à la probité, les tarifs s’échelonnent de quelques milliers d’euros, pour un simple accompagnement méthodologique, à plus de 100 000 euros pour les plus élevés.
- La cartographie des risques étoffe l’arsenal anticorruption
Une ampleur difficile à évaluer
Ce marché étant encore balbutiant, il est compliqué d’y voir clair sur son ampleur. Selon Quentin Dacier, chef du département des acteurs publics locaux à l’Agence française anticorruption (AFA), « il est usuel que les entreprises privées recourent à un cabinet de conseil ou d’avocats. Mais ce n’est pas souvent le cas pour les collectivités, qui s’organisent plutôt en interne, à une grande majorité ». Un avocat, qui veut rester anonyme et travaille régulièrement pour elles, estime plutôt que la moitié des collectivités fait ...
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