Quentin Bresson, directeur des relations institutionnelles de Wearth Group (1)
Concilier aménagement des territoires et préservation de la biodiversité est le défi auquel sont confrontées les collectivités partout en France. Alors qu’elles subissent des coupes budgétaires les contraignant à faire mieux avec moins, elles ont tout à gagner à intégrer pleinement leurs plans d’eau urbains et naturels dans la manière de penser l’avenir de leurs communes. A quelques encablures des élections municipales, les maires doivent s’emparer de ce sujet pour ne pas se retrouver au creux de la vague.
Fleuves, rivières, lacs, étangs… L’eau est une ressource naturelle précieuse, un atout puissant d’attractivité et un véritable axe de développement des territoires. La raréfaction du foncier et le durcissement des réglementations imposent aujourd’hui aux collectivités d’explorer de nouvelles façons de s’emparer de l’aménagement de leur territoire sur l’eau.
Réglementation indispensable
L’objectif de « zéro artificialisation nette », imposé par la loi « climat et résilience », constitue une réglementation indispensable à la sauvegarde de notre environnement et un défi majeur pour les collectivités. Alors que les élus s’accordent sur la nécessité de préserver cette sobriété foncière, il est temps d’envisager des solutions pour repenser en profondeur le développement de nos villes.
De nombreuses municipalités se sont déjà réapproprié les plans d’eau sur leur territoire : bassins de baignade naturelle, promenades bleues, passerelles reliant des berges, espaces de détente et de loisirs sur l’eau ou restaurants flottants… autant d’infrastructures qui bénéficient, à la fois, aux administrés et aux entreprises du territoire, le tout en préservant la biodiversité grâce à des innovations technologiques, à l’instar des systèmes d’ancrage qui ne détériorent pas les fonds marins. Alors que 44 % des Français se disent insatisfaits de la qualité de l’entretien et de la préservation des rivières et berges dans leur région, l’aménagement des territoires sur l’eau sera indéniablement un enjeu des prochaines municipales. D’un point de vue culturel, le fluvial représente un patrimoine remarquable pour 89 % des citoyens. La moitié considère ainsi que le fluvial a un impact sur le dynamisme touristique d’un territoire (49 %) et que l’aménagement des berges affecte l’amélioration du cadre de vie des riverains (51 %).
Force est de constater que les maires ont bien identifié cette thématique comme étant fondamentale. Mais, face à des projets parfois irréalistes (d’un point de vue technique, environnemental, réglementaire, voire économique), les élus démunis préfèrent parfois le statu quo, au détriment des plans d’eau qui restent délaissés.
L’aménagement de ces espaces constitue pourtant une solution efficace, à la fois pour améliorer le cadre de vie des habitants et proposer de nouvelles infrastructures pour soutenir l’économie locale. Une baignade naturelle, par exemple, n’est pas simplement la mise en valeur d’une parcelle de terrain. C’est une offre de loisirs, la création d’un écosystème économique local et la préservation d’un environnement aquatique souvent abandonné.
Pour penser l’avenir de son territoire, c’est dès aujourd’hui qu’il faut savoir se jeter à l’eau.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Acteur mondial de « l’industrie à impact positif » qui propose des solutions allant de l’aménagement à la collecte des déchets marins, en passant par les énergies renouvelables. Retour au texte