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Patrimoine

Faut-il faire contribuer les touristes étrangers pour mieux financer la culture ?

Publié le 03/03/2025 • Par Auteur associé • dans : Actualité Culture, France

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Dans un article publié le 24 février par The Conversation, Mario d'Angelo, professeur émérite à l'Université de Bourgogne Franche-Comté explique, à partir de l'exemple du « Nouveau Louvre », quels sont les enjeux d'une tarification différenciée des entrées des touristes étrangers pour augmenter les crédits destinés au patrimoine.

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Mario d’Angeloimage-20241105-17-5pcm4f, Burgundy School of Business

Où va-t-on trouver, d’ici 2035, les 700 millions d’euros nécessaires au projet Nouveau Louvre ? Dans les poches des touristes non européens, pour partie comme l’a annoncé Emmanuel Macron, le 28 janvier 2025. Au-delà des polémiques, une augmentation différenciée des tarifs serait-elle suffisante pour que le pays développe son patrimoine culturel attractif ?

C’est en octobre dernier, lors de la préparation du budget 2025, qu’a émergé le projet d’instauration d’un prix d’entrée plus élevé pour les touristes non européens visitant les grands sites patrimoniaux français.

La ministre de la culture avait alors également lancé l’idée d’un droit d’entrée pour la visite de Notre-Dame de Paris, dont la recette serait affectée à la restauration du petit patrimoine religieux en grand péril.

Ces propositions renvoient à un même enjeu : continuer d’investir dans l’image culturelle de la France et développer son offre patrimoniale dans un contexte de restrictions budgétaires. Pour atteindre cet objectif, tabler sur une contribution financière plus importante des visiteurs, dont les touristes transcontinentaux, est la solution retenue par l’exécutif.

Qui faire payer et comment ?

Pour parer les restrictions budgétaires, le ministère de la culture dispose de plusieurs outils accroissant les ressources dans le secteur public.

La fiscalité en est un, en l’occurrence, l’augmentation du taux de la taxe de séjour. Cette mesure a cependant été écartée. Elle comporte deux inconvénients. D’une part, son champ d’application ne distingue pas les raisons de l’hébergement (professionnelles ou de loisirs). D’autre part, n’étant pas une taxe affectée, son produit peut servir à des dépenses dans d’autres secteurs que le patrimoine.

La ministre vise donc plutôt l’accroissement des ressources propres des organisations ayant en charge le patrimoine public, notamment par les dons, le mécénat, l’augmentation des prix d’entrée voire la suppression d’une gratuité.

Dons et mécénat

Si l’État peut augmenter le taux de défiscalisation pour inciter davantage de donateurs, la mesure ne garantit pas aux organisations concernées une augmentation mécanique de ces recettes. Le niveau des dons recueillis dépend de chaque organisation et de ses professionnels, sur un terrain où règne une intense compétition.

Des circonstances particulières, comme l’incendie de Notre-Dame, peuvent favoriser un appel à dons et à mécénat. Notons que le projet du Nouveau Louvre compte, lui aussi, faire fortement appel au mécénat et aux dons.

Augmentation des prix d’entrée par tarification différenciée

En janvier 2024, le passage du prix d’entrée au Louvre de 17 à 22 euros (+30 %) pour les visiteurs n’ayant aucune réduction n’est pas resté inaperçu. La polémique semble indiquer que l’institution muséale a atteint le seuil de consentement au prix par le public français.

En comparaison, la tarification différenciée a le mérite de ne pas impacter le portefeuille des visiteurs français. Il n’est pas étonnant que le projet du Nouveau Louvre inclut cet axe dans le financement de ses investissements de rénovation et de développement.

Une telle mesure tarifaire a peu d’effets sur la fréquentation du public ciblé. La plupart des économistes du patrimoine culturel estiment que, pour des lieux et évènements culturels à notoriété mondiale, l’élasticité-prix de la demande internationale est très faible.

Ajoutons que les dépenses de divertissement (musées, parcs d’attractions, évènements culturels, sportifs et autres loisirs) représentent moins de 15 % des dépenses touristiques totales, bien loin derrière les transports, l’hébergement et la restauration (Insee).

D’un point de vue économique, la tarification différenciée selon la nationalité présente des avantages incontestables. Mais elle suscite aussi des réserves : une mise en œuvre opérationnelle complexe et, surtout, une question éthique.

Le dispositif introduit une discrimination alors que le patrimoine culturel français se veut universel et que ses institutions œuvrent à l’égalité d’accès à la culture.


Le projet Nouveau Louvre présenté par la présidente de l’établissement public, Laurence des Cars.

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Circuit de financement solidaire

La proposition ministérielle portant sur l’instauration d’un droit d’entrée pour les visites de Notre-Dame de Paris mérite d’être rappelée, même si l’opposition du diocèse de Paris lui laisse peu de chance d’aboutir.

L’originalité du dispositif réside dans la mise en place d’une sorte de circuit de financement solidaire entre un monument-star et du « petit patrimoine » méconnu et menacé à court terme (quelque 500 édifices religieux selon l’Observatoire du patrimoine religieux). Dans ce schéma, hormis les fidèles et les pèlerins, tous les visiteurs paient, qu’ils viennent de France ou d’ailleurs.


Un trésor en péril : la chapelle Notre-Dame-du-Rosaire à Rivières dans le Tarn (France 3).

Pourquoi le tourisme financerait-il la culture ?

C’est un rapport d’entraînement mutuel qui s’est établi entre les deux secteurs : la culture apporte au tourisme une image d’art de vivre (mode, gastronomie, terroirs) et d’histoire (monuments, musées, sites). Quant au tourisme, il est devenu un puissant moteur de développement pour certains acteurs culturels et pour les territoires capables de mettre en offre leur patrimoine. Moult musées, monuments, sites patrimoniaux, expositions et festivals ont été portés grâce à l’argument du gain d’image positive et de l’attractivité touristique.

Or, de par sa mission de service public, le patrimoine culturel public présente une gestion structurellement déficitaire. Les prix d’entrée visent moins à couvrir ses coûts réels qu’à permettre au plus grand nombre d’y accéder. Que ce soit au niveau national ou territorial, investissements et gros entretien sont financés majoritairement par l’impôt.

Les touristes étrangers, non ressortissants de l’Union européenne, bénéficient donc de prix corrigés par les subventions des collectivités publiques françaises et européennes.

Ajoutons qu’outre les lieux et sites à entrée payante, d’autres investissements d’ordre culturel sont nécessaires à l’attractivité touristique : par exemple un centre historique rénové avec ses rues piétonnes, l’animation de l’espace public, la préservation d’un paysage, un village fleuri. Cette substruction du charme d’un pays relève du bien commun et profite à tous : résidents, visiteurs et touristes. Les collectivités publiques en supportent l’essentiel du coût.

Un « système culture-tourisme » à deux facettes

La logique qui prévaut est que le déficit du secteur culturel est d’autant plus acceptable qu’il crée de la valeur dans les secteurs touristiques à logique commerciale. Le déficit du premier est pris en charge par la puissance publique pour soutenir ses externalités positives vers d’autres secteurs non directement subventionnés.

Ce système est accepté et promu par la puissance publique et les élus qui le considèrent globalement profitable. Dans les politiques d’attractivité, la culture reste une priorité. En témoignent les nombreux labels et évènements culturels (« villes et pays d’art et d’histoire », « maison des illustres », « petites cités de caractère », « Rendez-vous aux jardins », « journées européennes de l’archéologie »…).

Mais ce système trouve sa meilleure défense dans la mise en parallèle des 14 milliards d’euros de dépenses publiques pour la culture en 2023 et des revenus générés par les 300 millions de nuitées d’hébergement des touristes internationaux (hors tourisme d’affaires) en 2023.

Faire payer les touristes étrangers, la panacée ?

L’augmentation des recettes provenant d’un changement de tarification ne sera significative que pour la vingtaine de lieux patrimoniaux nationaux dont le public non européen est important en volume et en proportion (le Louvre, Versailles, le Mont-Saint-Michel, la Sainte-Chapelle, etc.).

Aucun scénario, cependant, n’a pour l’heure été dévoilé par l’un de ces établissements. Pour le Louvre, si l’entrée passait en 2026 à 30 euros pour les visiteurs transcontinentaux, l’établissement pourrait engranger, d’ici 2035, près de la moitié du besoin de financement de ses investissements de rénovation et développement.

Hormis ces lieux patrimoniaux de réputation mondiale, l’application d’une tarification spécifique aux visiteurs extra-européens serait tout au plus une source de financement secondaire des investissements de maintien – mais pas de développement – du patrimoine culturel français.The Conversation

Mario d’Angelo, Professeur émérite à BSB, chercheur HDR CEREN, EA 7477, Burgundy School of Business – Université Bourgogne Franche-Comté, Burgundy School of Business

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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