La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’Ă©conomie numĂ©rique reconnaĂ®t aux collectivitĂ©s le droit d’intervenir dans le domaine des communications Ă©lectroniques, compĂ©tence codifiĂ©e dans l’article L. 1425-1 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT). Les collectivitĂ©s peuvent ainsi Ă©tablir et exploiter des rĂ©seaux pour les mettre Ă disposition des opĂ©rateurs sur le marchĂ© de gros, voire fournir des services de communications Ă©lectroniques de dĂ©tail aux utilisateurs finals en cas d’insuffisance de l’initiative privĂ©e. Les collectivitĂ©s territoriales sont reconnues par l’AutoritĂ© de rĂ©gulation des communications Ă©lectroniques et des postes (ARCEP) en tant qu’opĂ©rateurs, et peuvent ĂŞtre associĂ©es Ă ses travaux au mĂŞme titre que les opĂ©rateurs commerciaux.
Les rĂ©seaux d’initiative publique (RIP) vont jouer un rĂ´le essentiel pour le dĂ©ploiement du très haut dĂ©bit, car l’initiative privĂ©e ne pourra seule couvrir l’ensemble du territoire. Les initiatives publique et privĂ©e sont donc complĂ©mentaires, et devront s’articuler de façon cohĂ©rente pour remplir les objectifs du programme national très haut dĂ©bit (PNTHD) de 70 % de la population couverte d’ici 2020 et 100 % d’ici 2025. Par ailleurs, la construction et l’exploitation d’un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication par les collectivitĂ©s territoriales sont susceptibles de constituer une aide d’État (au sens des articles 106 et 107 du traitĂ© sur le fonctionnement de l’Union europĂ©enne) dans la mesure oĂą l’opĂ©rateur partenaire de la collectivitĂ© et les opĂ©rateurs utilisant le rĂ©seau final dĂ©ployĂ© peuvent en tirer bĂ©nĂ©fice.
La Commission europĂ©enne a publiĂ© des lignes directrices communautaires pour l’application des règles relatives aux aides d’État dans le cadre du dĂ©ploiement rapide des rĂ©seaux de communication Ă haut dĂ©bit en septembre 2009, qui rĂ©capitulent la politique de la Commission en ce qui concerne l’application des règles du traitĂ© relatives aux aides d’État dans le cas des interventions publiques en faveur du dĂ©ploiement des rĂ©seaux Ă haut et Ă très haut dĂ©bit. En particulier, une aide pour le dĂ©ploiement d’un rĂ©seau d’initiative publique sur une zone visĂ©e par l’investissement privĂ© pour y dĂ©ployer des rĂ©seaux dans un avenir proche ne pourra ĂŞtre jugĂ©e compatible avec le traitĂ©. Le programme national très haut dĂ©bit ne prĂ©voit donc pas de subventionner les projets des collectivitĂ©s sur de telles zones.
Dans le cadre du programme national très haut dĂ©bit, les actions des collectivitĂ©s territoriales seront sĂ©curisĂ©es grâce Ă un dialogue avec les opĂ©rateurs privĂ©s visant Ă dĂ©limiter les pĂ©rimètres d’intervention des acteurs et assurer ainsi la sĂ©curitĂ© juridique des collectivitĂ©s territoriales au regard du droit communautaire. Ă€ cet effet, une circulaire du Premier ministre du 16 aoĂ»t 2011 relative Ă la mise en Ĺ“uvre du programme national très haut dĂ©bit et de la politique d’amĂ©nagement numĂ©rique du territoire, prĂ©voit la crĂ©ation dans les rĂ©gions de commissions consultatives rĂ©gionales pour l’amĂ©nagement numĂ©rique du territoire (CCRANT) associant des reprĂ©sentants de l’État, des collectivitĂ©s territoriales et des opĂ©rateurs, sous l’autoritĂ© du prĂ©fet de rĂ©gion, garant de la cohĂ©rence des projets et de la bonne couverture de tous les territoires. Elles auront pour objet de favoriser la qualitĂ© du dialogue entre les opĂ©rateurs privĂ©s et publics et s’assureront notamment de la bonne rĂ©alisation des engagements de chacun.
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