« Volte-face, mépris, revirement, décision unilatérale ». Les élus locaux (socialistes) n’avaient pas de mots assez durs, le 20 janvier, pour dénoncer la décision de l’Etat de ne pas transformer, comme prévu en 2009, l’antenne rennaise de l’Ecole normale supérieure de Cachan (ENS Cachan) en établissement autonome de plein exercice.
Cette évolution devait être effective au 1er janvier 2012. Elle aurait donné naissance à la quatrième ENS de plein exercice, ce qui aurait eu pour conséquence des moyens accrus. Une perspective soutenue par l’ensemble des collectivités territoriales concernées. Sans nouvelle du projet début janvier, élus et responsables de l’école ont demandé où en était le dossier. Et ce n’est donc qu’après avoir sollicité le ministère qu’ils ont appris qu’il était abandonné…
Les collectivités concernées – Rennes Métropole, conseil général d’Ille-et-Vilaine, conseil régional de Bretagne – avaient d’ailleurs été associées à la création de l’antenne rennaise en 1994, sur le campus de Ker Lann à Bruz. Le projet impliquait l’ouverture d’un nouveau département « sciences de l’environnement », et par la suite une autre spécialisation dans le domaine des arts numériques.
370 élèves formés à la recherche – L’établissement accueille 370 élèves qui sont formés à l’enseignement supérieur et à la recherche, dans le domaine scientifique, en lien avec les universités de Rennes 1 et Rennes 2 et de nombreux milieux industriels.
« L’Etat, une fois de plus, fait marche arrière et renie ses engagements. Non seulement, au mépris du fait régional, mais aussi du développement de l’enseignement supérieur en général », dénonce Bernard Pouliquen, vice-président (PS) du conseil régional de Bretagne chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Même son de cloche chez Daniel Delaveau président (PS) de Rennes Métropole, qui « confirme le soutien actif de Rennes Métropole à l’établissement actuel qui contribue à la structuration et au développement du site universitaire rennais, un pôle d’intelligence et de formation majeur en France ».
De son côté, Jean-Louis Tourenne, le président du conseil général, souhaite « faire revenir le gouvernement sur une décision absurde ».
Le dossier, en pleine campagne électoral, prend évidemment un tour très politique.
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