Les images de la province espagnole de Valence, sous les eaux et la boue depuis les inondations du 29 octobre, et ses plus de 200 victimes à l’heure où nous écrivons ces lignes, sont traumatisantes par l’ampleur de la catastrophe.
Elles rappellent cependant, dans une moindre mesure, celles, en France, de la ville de Pommeuse, en Seine-et-Marne, envahie le 10 octobre par le Grand Morin, de la vallée du Gier, dans le Rhône, sous les eaux les 17 et 18 octobre, de la ville de Cannes, le 23 septembre, surprise par des pluies torrentielles… Sans oublier, il y a tout juste un an, les inondations qui ont touché le Pas-de-Calais durant plusieurs semaines.
Le dernier rapport du Giec prévient : le changement climatique accentuera les pluies orageuses concentrées sur quelques heures et il faut s’attendre à une hausse de la fréquence et de l’intensité des pluies extrêmes dans le futur.
Aménagement extensif
La tentation est grande de pointer les défaillances des systèmes d’alerte, notamment Météo France, comme à Cannes, mais « la localisation et l’intensité de ces pluies orageuses sont difficiles à anticiper, car elles résultent de phénomènes physiques complexes, qui évoluent très rapidement », rétorquait Véronique Ducrocq, directrice des opérations pour la prévision à Météo France, dans « La Gazette » du 28 octobre.
Les conséquences des inondations sont surtout liées à des années d’aménagement urbain extensif qui imperméabilisent les sols, favorisant le ruissellement des eaux. Plutôt qu’à Météo France, c’est surtout aux manières de construire la ville qu’il faut s’attaquer. Et il va falloir s’en donner les moyens.
Surprime d’assurances
Le Premier ministre a annoncé une hausse des moyens alloués au fonds « Barnier » de prévention des risques naturels majeurs, qui permet, notamment, de financer des travaux d’adaptation ou de relocalisation des bâtiments, de 225 à 300 millions d’euros pour 2025, abondé par la surprime d’assurances.
Une surprime qui sera cependant, pour partie, encaissée par l’Etat, alors que la hausse du fonds annoncée, si elle est bienvenue, sera largement en dessous des besoins… Réduire les déficits ou protéger des vies, il faut choisir.
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