Lancée en 2020 dans 24 territoires et en 2021 dans 60 autres, l’expérimentation des Cités de l’emploi s’achèvera fin décembre 2024. Sans méthode imposée et avec un budget de 100 000 euros par an (50 000 en 2024) et par territoire, elles visent à fédérer les structures œuvrant pour l’emploi des habitants des QPV, à repérer les manques et à les combler en innovant. Le dispositif annoncé pour lui succéder (lire ci-dessous) s’appuiera sur les enseignements de cette expérimentation.
Premier d’entre eux, le besoin de temps. Il en a fallu pour convaincre de la plus-value du dispositif : « Au début, il y avait des craintes que la Cité de l’emploi ne soit qu’une nouvelle strate », se souvient Johanna Leroux, coordonnatrice de celle de la communauté urbaine de Caen la mer (48 communes, 274 700 hab.). Il en faut aussi pour que les coordinateurs parviennent à « mettre en musique » les acteurs. Une mission d’ingénierie jugée essentielle dans le bilan présenté par l’ANCT lors d’un webinaire, en mars. Les Cités de l’emploi ont ainsi associé quatorze partenaires en moyenne « et jusqu’à 27 pour certaines, rapporte Alix Humbert, cheffe de projet à l’ANCT. Cela confirme la mobilisation même d’acteurs hors champ de l’emploi ».
Il reste cependant à impliquer plus souvent les caisses d’allocations familiales ou les régions. En revanche, le renforcement des partenariats se traduit dans des cofinancements, notamment de préfectures et de directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, d’intercos ou de communes.
Liberté de méthode
« Au bout de trois ans, 67 % des cités ont atteint un bon niveau de coopération », observe Alix Humbert. Selon Johanna Leroux, la liberté de méthode le permet : « Nous, nous avons pris le temps de nous assurer de l’adhésion du service public de l’emploi, des structures de proximité et autres associations, en faisant un diagnostic partagé et en construisant le plan d’action. Nous avons bien fait ! Des territoires où le dispositif a été imposé ou a reproduit des choses existantes n’ont pas renouvelé leur demande d’agrément. »
A Angers (157 200 hab.) aussi, les partenaires « sont proactifs, assure Patrice Corde, délégué du préfet, car ils sont conscients des insuffisances liées aux interventions en silos.
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