Avec 2,7 millions de demandeurs de logements sociaux à la fin du mois d’août, la France bat un record dont elle se passerait bien. En cinq ans, la hausse atteint 24 %, avec des indicateurs démontrant une paupérisation croissante des foyers. Face à cette situation et à la crise immobilière dans laquelle s’enfonce le pays, Gabriel Attal, alors Premier ministre, avait, en janvier, dégainé la solution du logement abordable, qui passait totalement à côté du problème puisque ce mécanisme, autrement appelé « intermédiaire », propose des niveaux de loyer ne correspondant pas à la grande majorité des ménages. En ouvrant une brèche dans l’article 55 de la loi « SRU » et ses 25 % de logements sociaux, il suscitait, au passage, une levée de boucliers d’une part des élus locaux.
Suppression d’emplois
Alors que, chaque mois, la chute des permis de construire est de plus en plus abyssale, était-ce la meilleure des idées que de restreindre le prêt à taux zéro (PTZ) et de supprimer le programme « Pinel » le 31 décembre prochain – dont même la sévère Cour des comptes, qui a rendu un rapport à son sujet le 6 septembre, a loué les effets positifs sur la construction de logements ? Là encore, on ne peut qu’avoir l’impression d’un décalage du gouvernement avec la réalité de la crise du marché immobilier et du bâtiment. La Fédération française du bâtiment table en effet sur la suppression de 60 000 emplois dans la filière d’ici à la fin de l’année…
S’agissant de la rénovation thermique des bâtiments, pilier de la baisse des émissions de gaz à effets de serre, le recalibrage de MaPrimeRénov’ vers les rénovations intégrales le 1er janvier a entraîné une chute de 85 % des dossiers déposés – il a fallu attendre le mois de mai pour revenir au précédent dispositif…
Signaux positifs
Lors de la campagne pour les élections législatives, les ministres démissionnaires Bruno Le Maire et Christophe Bechu, ainsi que le président de la République, on fait leur mea culpa, reconnaissant que l’exécutif n’avait pas assez fait pour le logement. Dans la configuration parlementaire à venir, s’il est un sujet qui devrait être transpartisan, c’est bien celui de la crise du logement. Dès le projet de loi de finances, des mesures fortes devraient être prises par le nouveau gouvernement pour que les quelques signaux positifs, telle la baisse des taux d’intérêt, ne soient pas étouffés au nom de motifs strictement budgétaires.
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