Tout est à reconstruire. Le très long mandat de Bruno Le Maire à Bercy s’achève dans une dissolution surprise et un dérapage incontrôlé des finances publiques, que vient documenter le dernier rapport publié par la Cour des comptes, le 15 juillet. En cette fin de septennat « Macron – Le Maire », rien ne va. Les déficits s’envolent, comme la dette ; les recettes ne sont pas à la hauteur des prévisions et les magistrats financiers ne croient pas aux « improvisations budgétaires » du ministre de l’Economie, qui multiplie les annonces de gels ou d’annulations de crédits.
Echec de la stratégie gouvernementale
Incidemment, on apprend que « les mesures qui dégradent de façon pérenne le déficit public sont principalement la baisse des anciens impôts locaux […] et la poursuite de la réduction de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises, transférée à l’Etat en 2023 ».
Non seulement la fiscalité locale est en capilotade, mais les baisses d’impôts ne sont pas financées. A date, la stratégie budgétaire et fiscale du gouvernement aura été un échec.
Pire, s’alarme la cour, « la situation est rendue plus préoccupante par le fait que la programmation pluriannuelle des finances publiques n’intègre pas pleinement les enjeux liés au réchauffement climatique et à la transition énergétique ».
Une dette existentielle qui s’impose à tous
La France fait donc face à une double dette : écologique et financière. La seconde relève de choix politiques, de rapports de force : des leviers existent. La première est existentielle, et s’impose à tous. Pour paraphraser Margaret Thatcher, « there is no alternative » lorsqu’on affronte le dérèglement climatique et ses effets.
Ce sera, il faut le souhaiter, la priorité du prochain gouvernement. Elle devra être l’occasion de clarifier « la répartition des efforts entre la sphère publique et les acteurs privés », conseille la Cour des comptes.
Mais aussi de faire contribuer les différentes catégories d’usagers d’une ressource naturelle à proportion de leurs prélèvements. L’institut I4CE chiffre entre 28 et 33 milliards d’euros les investissements nécessaires pour les seules collectivités, d’ici à 2030. « Ne reste plus qu’à » trouver quels tuyaux draineront ces fonds. Et du courage politique.
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