Nos territoires sont vulnérables. Les infra-structures, les aménagements, les populations y sont mis à l’épreuve par les effets du dérèglement climatique. En moyenne, chaque année, 5 700 communes sont touchées par des inondations en France, selon le ministère de la Transition écologique, en même temps que de nouveaux records de jours de pics de chaleur sont battus. Ces événements perturbent l’ensemble des infrastructures du quotidien, qu’il s’agisse de nos mobilités, de notre habitat, de notre accès aux biens et services les plus élémentaires…
A la clé, des désordres coûteux pour nos sociétés et pour toutes les activités économiques qui en dépendent. Face à ces phénomènes, il faut travailler collectivement pour reconstruire et adapter les territoires et nos usages à l’irrésistible afin de prévenir les prochaines crises. La ville doit composer avec des incertitudes croissantes.
Protéger les infrastructures et les populations
Pour construire la résilience des territoires, il faut parvenir à maintenir un équilibre entre gestion des ressources et anticipation des menaces. Pour cela, soigneusement envisager la gestion des risques dès les prémices des projets d’aménagement, concevoir et construire en anticipant nos défis. L’adaptation commence par repérer les points de vulnérabilité, identifier des solutions et protéger les infrastructures du quotidien et les populations les plus vulnérables, en déjouant les pièges de la mal-adaptation, qui troque une trompeuse et éphémère impression de sécurité contre la vulnérabilité durable des personnes ou des territoires.
L’un des écueils des stratégies d’adaptation serait d’oublier, dans une démarche techniciste, que la ville est un « commun », qui doit être abordé avec toutes les parties prenantes. La fresque de la renaissance écologique, l’outil développé par l’expert en stratégies de transition écologique, Julien Dossier, envisage par exemple une approche systémique de la neutralité carbone et propose une démarche holistique permettant d’examiner tous les sujets sociétaux et les acteurs du territoire concernés.
Nulle ville n’est une île ! La cité fonctionne par essence en réseaux et en flux, d’eau, d’énergie ou même d’alimentation, en interdépendance avec les territoires. Ce sont ces relations qui peuvent renforcer leur résilience et créer des opportunités de transformation. S’adapter, c’est enfin relever le défi du temps long. C’est identifier et mettre en œuvre des réponses aux crises d’aujourd’hui crédibles face aux effets durables du changement climatique.
Un débat ouvert devra se tenir
Il faut entreprendre l’adaptation des villes et des territoires en même temps que nous réussissons la transition énergétique : c’est un défi colossal d’ordre technique, social et politique. Il nous oblige à penser de nouvelles manières d’aborder notre rôle de bâtisseurs, de nouvelles façons de construire et, surtout, de donner une deuxième vie aux équipements de nos villes.
Pour élaborer des solutions qui répondent à l’enjeu de la résilience climatique, un débat ouvert impliquant chacun d’entre nous, élus, chercheurs, professionnels et citoyens, devra se tenir pour déterminer collectivement ce que nous voulons défendre, les usages que nous sommes prêts à adapter, voire ce à quoi nous sommes prêts à renoncer.
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