La transition écologique n’est pas une option. Les différentes catastrophes météorologiques auront, au moins, eu l’avantage de convaincre les derniers réticents du bien-fondé des politiques du changement. Pourtant, nous n’avons toujours pas accéléré sur l’adoption des mesures incontournables que cette transition implique. Nos villes étouffent encore à cause des pots d’échappement, nos sols cultivés n’arrivent que trop peu à se nettoyer des pesticides et nos énergies renouvelables peinent à se déployer. Nous savons que nous devons modifier nos comportements, mais nous faisons du sur-place. Les politiques environnementales nationales et locales patinent, car la transition écologique ne passe pas auprès des citoyens.
Embrasement citoyen
Punitive, l’écologie ne plaît pas. Elle est vécue comme injuste, inégalitaire et discriminatoire. Hier, le mouvement des « gilets jaunes » naissait du fait de l’augmentation du prix des carburants automobiles, issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Plus récemment, les manifestations à Rouen, Toulouse et Marseille, notamment, se multiplient contre la mise en place des zones à faibles émissions. Cet embrasement citoyen sur les sujets concernant la transition écologique démontre l’attitude schizophrénique de chacun, entre la conscience d’un nécessaire changement et l’inacceptabilité de la contrainte que sa mise en œuvre implique.
Remède homéopathique
Las de ces blocages, des pouvoirs publics rétropédalent ou adoptent le statu quo par peur d’un « backlash écologique » (1). D’autres cherchent à rendre désirables des mesures pourtant synonymes de coûts financiers, de coercition et de privations pour les habitants. Ils réenchantent la transition écologique, en mêlant concertation et coconstruction citoyennes des politiques environnementales. Mais ce remède homéopathique ne fait pas toujours retomber l’opposition de la population. La maison brûle et seules des dispositions financières compensatoires semblent être la réponse adéquate à la colère citoyenne. La carotte plutôt que le bâton.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 En anglais, le terme sert à exprimer une conséquence négative, une réaction hostile. En français, il peut être traduit par « contrecoup » ou « retour de bâton ». Le backlash écologique est utilisé pour désigner plus spécifiquement une réaction violente d’une partie des citoyens face à la transition écologique Retour au texte