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Présenter avec précision les projets d’urbanisme lors des réunions de concertation, en particulier les plans, n’est pas toujours simple. Lorsqu’un diaporama est diffusé, il est souvent difficile à suivre pour les participants, qui plus est lorsqu’ils sont déficients visuels.
Benoît Dacquin, chargé de mission accessibilité universelle de Villeneuve d’Ascq (Nord, 62 700 habitants), a profité du temps disponible que lui offrait la période du Covid pour y réfléchir et réaliser avec les moyens du bord un plan-relief en papier, fixé sur une plaque métallique, représentant la maquette de l’aménagement d’une rue. Une démarche toutefois trop chronophage pour être reproduite systématiquement…
Avec l’aide des services municipaux, l’objet s’est finalement transformé en maquette tactile transportable. Testée auprès d’un collègue déficient visuel, et modifiée avec l’aide de l’association Handifac, elle est désormais devenue incontournable.
« Il ne faut pas s’enfermer dans une légende unique pour tous les projets ni surcharger la maquette en entrant trop dans le détail mais au contraire simplifier, aller à l’essentiel des sujets sur lesquels on doit avancer dans la concertation », précise Benoît Dacquin. La maquette en relief sert aussi aux personnes âgées qui font partie des commissions et aide le présentateur à adopter un langage concis, en reliant ce qu’il dit à l’oral avec le toucher.
Et aujourd’hui ?
Le plan tactile a été utilisé au cours d’une quinzaine de réunions internes à la ville et à la métropole de Lille. Il est possible d’installer quatre personnes autour de la maquette. Un QR code, créé avec le soutien de l’association Canopée, donne accès à la notice de présentation en version audio.
Selon Benoît Dacquin, « pour qu’un tel outil soit pérenne, il doit servir au plus grand nombre. Je souhaiterais que le plan ne soit pas seulement utilisé dans les instances où l’on parle de handicap mais aussi dans les conseils de quartier ou encore pour présenter des projets aux enfants ». Car le dispositif permet à quiconque n’est pas familier des concertations, se concentre difficilement ou visualise mal les projets de mieux suivre une réunion.
L’utiliser est aussi devenu un réflexe lorsque le chargé de mission travaille au quotidien avec son collègue déficient visuel. Et il se félicite : « la richesse du projet est d’avoir été construit avec les forces vives que sont les associations, services municipaux et élus ». La commune, qui envisage de proposer prochainement une formation en interne aux agents concernés par de la concertation, a été contactée par d’autres villes de la métropole désireuses de créer une solution similaire.
« Système D »
Allumettes, trombones, bouts de ficelle, pièces en bois, velcro, vieux legos figurent les passages piétons, bancs, potelets… Fixé sur une plaque métallique récupérée auprès des ateliers municipaux par des autocollants aimantés, le prototype de plan en relief était très lourd à déplacer. Qu’à cela ne tienne : les services municipaux ont assemblé deux étagères récupérées d’une vieille armoire et y ont fixé une poignée pour en faire une mallette qui contient aussi tous ces éléments repositionnables.
A propos du projet
Lancement : 2022/2023
Public : au départ pour les personnes à handicap visuel, s’adresse à tout public
Partenaires : services municipaux, accessibilité durable et inclusive, urbanisme, vie des quartiers (pour les réunions de concertation), métropole européenne de Lille (pour les présentations de nouveaux aménagements urbains), associations Handifac et Canopée qui ont testé le dispositif
Budget : quelques euros, du temps et de l’astuce
Contact : Benoît Dacquin, chargé de mission accessibilité universelle : bdacquin@villeneuvedascq.fr
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