Les deux députés désignés pour exercer une « mission de contrôle » de la refonte de la carte militaire, l’UMP François Cornut-Gentille et le PS Bernard Cazeneuve, ont promis le 11 juin d’être « attentifs » à l’équité de cette réforme. Une annonce qui coïncide avec l’une des interrogations énoncées par le sénateur Jean-Louis Carrère, au nom du groupe socialiste lors de la séance des questions d’actualité au gouvernement, le 12 juin 2008.
«Le gouvernement garantira-t-il l’équité des collectivités devant la [
] réforme de la carte des implantations militaires. Donnera-t-il une réponse aux très nombreux élus qui demandent de la transparence, mais aussi, si nécessaire, un plan d’accompagnement permettant de compenser les préjudices économiques et financiers de ces fermetures ?», interroge Jean-Louis Carrère.
Le groupe socialiste du Sénat «exige que le gouvernement présente publiquement l’inventaire des sites qui fermeront et «réclame une véritable concertation avec tous les élus concernés».
« On regardera ça avec beaucoup d’attention », a souligné Bernard Cazeneuve à l’Assemblée. « Nous regarderons si la logique des réformes menées par le ministère de la Défense permet de tout expliquer », a renchéri François Cornut-Gentille, interrogé sur le risque de clientélisme lors de ces choix.
Le ministre Hervé Morin doit présenter début juillet (sans doute le 3), la nouvelle carte militaire. Certains élus redoutent les effets négatifs sur l’emploi et l’économie locale de ces restructurations.
La réforme sera la résultante d’un Livre blanc sur la défense qui doit lui-même être rendu public le 17 juin par le président et du volet « défense » de la révision générale des politiques publiques, la RGPP.
Quelque 450 communes comptent une implantation liée à la défense (base aérienne, régiment, centres de recherche…), dont une cinquantaine pourraient voir disparaître toute présence militaire sur leur territoire.
Les deux parlementaires se sont engagés à veiller « avec beaucoup d’attention » à ce que la réforme soit équitable et assortie « d’une véritable politique d’accompagnement » des collectivités locales concernées, a souligné Bernard Cazeneuve.
Ils ont souligné « la dimension expérimentale nouvelle » de leur mission qui s’intéressera pour la première fois, a priori, à une question relevant des pouvoirs régaliens.
Le chef de l’Etat a annoncé fin mai la suppression d’une quinzaine de bases aériennes, tandis qu’un pré-rapport de l’état-major de l’armée de terre évoquait en février la suppression d’une trentaine de garnisons et de plus d’une dizaine de régiments d’ici à 2012.
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