« Il y a autant de formes d’illettrisme que d’illettrés », assure Audrey Colnat, coordinatrice de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) en Ile-de-France et conseillère municipale de Vallangoujard (600 hab., Val-d’Oise). Elle s’adresse alors à une dizaine d’élus lors d’un webinaire de l’Association des maires d’Ile-de-France dédié au sujet, en octobre.
Manque d’autonomie, techniques d’évitement, frein à une vie quotidienne et citoyenne : elle décrypte les impacts pour ces quelque 2,5 millions de personnes en France qui, après une scolarisation, peinent pourtant à maîtriser une ou plusieurs compétences de base comme la lecture, l’écriture, l’expression orale, le calcul ou le repérage spatiotemporel. « Insuffisamment solides, ce sont des compétences qui peuvent s’effriter », appuie-t-elle.
Dématérialisation problématique
L’illettrisme touche principalement des hommes et des personnes ayant plus de 45 ans. Si de nouvelles statistiques doivent être publiées par l’Insee d’ici à la mi-2024, Audrey Colnat est habituée à ce que ces données interpellent. Conseiller municipal délégué au social de Magny-le-Hongre (9 100 hab., Seine-et-Marne), Robert Claude, s’alarme, lui, de l’éloignement des services publics de ses administrés en situation d’illettrisme et d’illectronisme, souvent concordants : « Nous devons mieux les accompagner, sinon ce sera un handicap, dans le futur, pour nos seniors et un risque de désocialisation. »
Sur le terrain, à commencer par des secrétaires de mairie et des professionnels de l’accueil, beaucoup d’agents et ...
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