« La politique que je mènerai dans les cinq années à venir sera écologique ou ne sera pas », proclamait Emmanuel Macron, le 16 avril, lors de l’un de ses meetings de campagne de l’entre-deux-tours, dans les jardins du Pharo à Marseille, évoquant le « combat du siècle ». A cette occasion, il sortait du chapeau une nouvelle architecture gouvernementale censée donner un coup d’accélérateur à la transition écologique.
« Sobriété politique »
Elisabeth Borne a ainsi été nommée Première ministre chargée de la planification écologique. Elle est accompagnée d’un secrétaire général chargé de la même mission, Antoine Pellion, et des ministres Amélie de Montchalin, chargée de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, et Agnès Pannier-Runacher, chargée de la Transition énergétique.
La stratégie est étonnante : nommer des ministres et un haut fonctionnaire déjà présents dans la précédente équipe gouvernementale pour incarner le changement de braquet. On pourrait parler de « sobriété politique », pour employer le nouveau terme à la mode, le Président ayant préféré s’entourer d’une équipe de fidèles soldats plutôt que choisir des personnalités marquées politiquement, plus flamboyantes mais moins maîtrisables.
Interchangeables
Le copier-coller se prolonge dans la composition des cabinets des ministres, qui n’est certes pas encore intégralement connue : Elisabeth Borne a reconduit à Matignon les conseillers du pôle « écologie, agriculture, énergie, logement, transport » présents sous l’ère Castex, aux côtés d’Antoine Pellion, qui était, lui aussi, déjà chef de ce pôle. Amélie de Montchalin a repris au ministère de la Transition écologique le directeur adjoint de cabinet de son précédent ministère de la Transformation et de la fonction publiques, et Agnès Pannier-Runacher a nommé son ex-directrice adjointe de cabinet au secrétariat d’Etat chargé de l’Industrie comme directrice de cabinet.
Ces deux ministres, peu connues pour leurs opinions écologiques, ont eu beau expliquer qu’elles étaient avant tout des techniciennes, et que c’est ce qu’il fallait pour ces portefeuilles complexes, on peut se demander si la vision et les convictions politiques n’y sont justement pas aussi essentielles. On jugera sur pièces une fois les élections législatives passées…