Le but du jeu est que le sanglier ardennais Woinic venge ses 36 compatriotes morts cet été sur la plage de Morieux (22)
Emblème des Ardennes, le sanglier est connu pour ravager les cultures. On sait dorénavant qu’il peut fâcher tout un département, en l’occurrence celui des Côtes-d’Armor. Motif de cette colère : un jeu mis en ligne fin septembre 2011 par le conseil général des Ardennes sur sa page Facebook “Les Ardennes, le Département”.
Ce jeu de tir a pour héros Woinic, la monumentale statue installée en 2008 à Saulces-Monclin sur une aire de l’autoroute A34. Cette sculpture, qui représente un sanglier géant pesant ses 50 tonnes de métal, pour 13 mètres de long, 4,50 de large et 8 de haut, est devenue en quelque sorte la mascotte des Ardennes.
Venger les 36 sangliers empoisonnés à Morieux – But du jeu : “venger” les 36 sangliers empoisonnés en juillet 2011 par les algues vertes sur la plage de Morieux dans les Côtes-d’Armor. Armé d’une arbalète, Woinic doit détruire le plus grand nombre d’algues vertes en une minute à grands coups de galettes à suc et de cacasses à cul nu, deux des spécialités gastronomiques locales.
Claudy Lebreton rit jaune – Le président du conseil général, Claudy Lebreton, écrit sur son blog qu’il a « ri jaune (lorsqu’il) a pris connaissance de cette innovation en matière de communication institutionnelle ». « Les algues vertes constituent un problème sérieux, je dirais même grave, poursuit-il. Fallait-il encore stigmatiser notre territoire et ses habitants ? »
Son vice-président, Vincent Le Meaux, interviewé par France 3, a estimé que « la meilleure solution serait de retirer ce jeu pour ne pas entretenir la polémique ».
Le méchant, les algues vertes- Dès le 5 octobre au soir, l’assemblée départementale ardennaise a fait savoir qu’elle allait faire modifier le jeu. Le développeur doit transformer les cibles. Le conseil général réplique toutefois que « ce jeu ne stigmatise pas un territoire quel qu’il soit. Le méchant, ce sont les algues, et Woinic, comme les élus des Côtes d’Armor, oeuvre à les détruire ».
Enfin, histoire d’arrondir les angles, le communiqué ajoute : « Ardennais et Costarmoricains, fières populations issues de massifs celtiques, sont solidaires sur cet objectif ».
Le directeur de la communication du conseil général des Ardennes, Yann-Yves Biffe, explique quant à lui que son département voulait « donner une deuxième chance aux sangliers qui ont perdu la première manche ». A qui la belle ?
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