Le Programme européen d’aide alimentaire aux plus démunis (PEAD) risque d’être considérablement amputé en 2012, et passer de 480 millions d’euros en 2011 à 115 millions. En effet, réunis le 20 septembre, les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne (UE) n’ont pas trouvé d’accord : six pays bloquent le dossier pour des motifs juridiques, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, la Suède et le Danemark.
Ils arguent que le PEAD n’a plus à être imputé à la politique agricole commune, ce en quoi la Cour européenne de justice leur a donné raison dans un arrêt du 13 avril 2011. Une nouvelle réunion (de la dernière chance ?) des ministres européens aura lieu fin octobre.
Mobilisation générale en France – En France, quatre associations sont habilitées à distribuer l’aide du PEAD :
- les Restos du Cœur,
- la Croix-Rouge,
- le Secours populaire
- et les banques alimentaires.
En 2011, elles en ont reçu 72 millions d’euros d’aides, ce qui leur a permis de distribuer 130 millions de repas. « Si elle abandonne la solidarité, à quoi sert l’Europe ? », s’interroge Jean-Louis Callens du Secours populaire… La mobilisation, associations, élus, va jusqu’aux sommets de l’Etat.
Dans un communiqué du 20 septembre, Nicolas Sarkozy a dit son attachement à un programme « qui permet à 18 millions d’Européens de bénéficier quotidiennement d’une aide alimentaire », déclarant qu’il « serait inacceptable que l’Europe abandonne les plus faibles de ses concitoyens. »
Lors de son bureau du 14 septembre dernier, l’Association des maires des grandes villes de France a demandé à ses membres de mobiliser en urgence les parlementaires.
Enfin, en alerte depuis l’arrêt de la Cour européenne de justice, l’Union nationale des centres communaux d’actions sociale (Unccas) fera le point lors d’une journée thématique le 5 octobre : les résultats d’une nouvelle enquête devraient confirmer ceux de son Panorama de mai 2011 : l’aide alimentaire est l’un des tout premier postes de dépense des CCAS. Même s’ils ne sont pas directement impactés par la décision européenne, ils travaillent en étroit partenariat avec les associations. Des répercussions sont donc inévitables.
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