« La désocialisation de la santé en France est partout sauf dans les statistiques », écrit Philippe Batifoulier, maître de conférences en économie à l’ université Paris Ouest, dans cette note publiée par l’Institut européen du salariat.
L’auteur montre comment ce recul du financement des soins par la Sécurité sociale renforce les inégalités dans l’accès aux soins, pénalisant doublement les ménages à bas revenus.
Les études chiffrant le coût réel des soins supportés par les assurés (prime d’assurance complémentaire et reste à payer) montrent une hausse substantielle, écrit-il. Ainsi, une étude du cabinet de conseil Jalma [2010] révèle une hausse de 40 à 50 % des coûts directs en moyenne de 2001 et 2009 (hors contributions sociales sur les salaires).
Philippe Batifoulier explique aussi dans cette étude comment les restrictions budgétaires entraînent une augmentation des « prélèvements non obligatoires » que constituent les primes d’assurance complémentaires et les paiements directs par les patients.
Le souci exprimé par les gouvernements de baisser les prélèvements obligatoires publics se traduit, dans le cas de la santé, par une hausse des prélèvements « obligatoires » privés
Références
- La désocialisation de la santé en France, un choix politique inégalitaire, P. Batifoulier, Les notes de l'Institut européen du salariat, octobre 2010
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