La direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire) de Basse-Normandie a identifié 37.000 tonnes de résidus de broyages automobiles utilisées comme remblais sur le terrain d’une brocante à Versainville (14). Soupçonnée de cet enfouissement illégal de 2,49 hectares sur une profondeur de 6 à 7 mètres : la société de recyclage Guy Dauphin Environnement.
Selon Yvon Ory, de la division Environnement Sous-sol de la Drire : «Si les résidus avaient été envoyés vers une décharge telle que le prévoit la loi, l’industriel aurait eu à payer une taxe de 18 euros par tonne.». En déversant les résidus de manière illégale, il risque une amende de 75.000 euros et deux ans de prison ferme.
La Drire a effectué des prélèvements pour mieux caractériser les déchets. D’ici quinze jours, les analyses révéleront ou non la présence de substances plus nocives (les résidus de broyage automobile sont classés «non dangereux»). Le collectif de défense de l’environnement Oreaat redoute une pollution de la nappe phréatique de Caen, qui passe à proximité du site.
De son côté, le maire de Versainville, petite commune de 400 habitants, est dans l’attente. Depuis le 7 novembre, date à laquelle il a informé le préfet d’une pollution éventuelle, Alain Binet se sent dessaisi du dossier : «On n’est au courant de rien. J’ai vu l’association des maires du Calvados pour demander ce que je devais faire. J’ai également pris contact avec mon député. Mais dans cette affaire, qui concerne un terrain privé, on ne nous dit rien. D’ailleurs ce terrain a été vendu sans qu’on le sache à une société qui pourrait le revendre à GDE Immo. Ils nous ont envoyé un document de renseignement urbaniste… J’aimerais bien savoir ce qu’ils veulent en faire.»