De quelle nature doit être selon vous le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) ? Doit-il être très précis ou au contraire rester un document d’orientation ?
Au moment du débat sur la loi du Grenelle II, le législateur a eu tendance à faire entrer dans le SCOT des données obligatoires extrêmement précises comme un COS minimal, des hauteurs maximales ou des droits à bâtir. Par le biais d’amendements déposés par les sénateurs, nous sommes parvenus à ce que la loi laisse aux élus le choix d’inscrire ou non ce niveau de précision dans les documents. Je crois qu’il faut laisser aux élus la capacité de bâtir des SCOT sur mesure.
De quels enjeux les SCOT doivent-il se saisir aujourd’hui ?
Il y a deux sujets sur lesquels les élus et les techniciens sont peu armés :
- les TIC. Comment ces technologies innervent-elles le territoire et comment les SCOT les intègrent-ils dans les réflexions prospectives.
- La la biodiversité. Médiatiquement elle est très présente mais on peine encore à intégrer dans les documents cette dimension là. Les associations environnementales sont encore très souvent perçues comme des forces contestataires. Au contraire il faut bâtir avec ces acteurs un nouveau type de partenariat pour qu’ils nous apportent, en amont, une connaissance que nous n’avons pas.
C’est avec la même logique de partenariat qu’il faut qu’on travaille sur l’urbanisme commercial, les promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux D’une manière générale, il faut sortir d’une logique où les acteurs publics restent entre soi. Au contraire il faut décloisonner pour que le SCOT devienne un outil partagé avec ceux qui font la ville.
Comme vous le mentionnez, l’urbanisme commercial constitue un enjeu. Quel rôle le SCOT doit-il jouer selon vous ?
Les instances du SCOT ne sont pas là pour négocier sur chaque projet avec les promoteurs commerciaux. En revanche, des projets qui ont un rayonnement plus large comme l’implantation d’un village de marques ou d’une très grande surface de meubles, le SCOT a une place légitime à prendre. Il ne s’agit pas de planifier mais de réguler notamment en rédigeant des chartes qui insistent sur la qualité des projets et leur insertion dans l’environnement.
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