Pour les sénateurs socialistes, les jeux sont faits : « Demain, la loi sera votée et tout continuera comme avant », déclare Didier Guillaume, élu de la DrÎme.
Le 1er juin, la Haute AssemblĂ©e doit en effet sâexprimer sur la proposition de loi votĂ©e le 11 mai par les dĂ©putĂ©s, qui permet lâexploration et lâexploitation de gaz et dâhuiles de schiste dĂšs lors quâelles ne recourent pas Ă la fracturation hydraulique. Cette technique, dĂ©criĂ©e pour son lourd impact environnemental, serait toutefois envisageable dans le cadre de « projets Ă des fins scientifiques », selon un amendement adoptĂ©, sur initiative centriste, le 25 mai, par la commission de lâEconomie du SĂ©nat.
OpacitĂ© de la dĂ©livrance des permis – Le groupe PS du SĂ©nat, qui avait dĂ©posĂ© sa propre proposition de loi le 24 mars, ne votera pas le texte et campe sur ses positions initiales, a-t-il annoncĂ© le 31 mai, lors dâune confĂ©rence de presse.
PremiĂšre revendication : lâabrogation des permis dâexploration. Cette mesure figurait dâailleurs dans le texte initialement prĂ©sentĂ© par le dĂ©putĂ© (UMP, Seine-et-Marne) Christian Jacob, avant dâĂȘtre gommĂ©e de la version mise au vote, au motif de sa fragilitĂ© juridique.
Le Premier ministre sâĂ©tait pourtant prononcĂ©, le 13 avril, en faveur de lâannulation des autorisations en cours, rappelle la sĂ©natrice Nicole Bricq (PS, Seine-et-Marne) qui sâinterroge sur le « respect de la parole donnĂ©e ». LâĂ©lue dĂ©nonce lâopacitĂ© entourant la dĂ©livrance des permis et que maintient la proposition de loi, organisant un « face Ă face entre lâadministration (Ă laquelle les titulaires de permis dĂ©clareront les techniques employĂ©es, ndlr) et les entreprises, qui ont porte ouverte au ministĂšre de lâIndustrie. »
RĂ©forme du Code minier indispensable – Les sĂ©nateurs socialistes souhaitent que le Code minier opĂšre une distinction entre gaz et huiles de schiste, dâune part, et hydrocarbures conventionnels, dâautre part â les permis dâexploration accordĂ©s sur les seconds donnant automatiquement lieu Ă permis dâexploitation.
« Sans rĂ©forme du Code minier, la loi ne changera rien, elle permettra juste aux entreprises dâattendre des jours meilleurs », considĂšre Nicole Bricq. Pour la sĂ©natrice, consentir aux techniques autres que lâhydrofracturation revient Ă permettre aux industriels de « trouver la parade. »
Son collĂšgue de lâArdĂšche, Michel Teston, anticipe que les entreprises « chercheront dans un premier temps Ă maintenir leur permis, avant dâavancer des techniques quâils prĂ©senteront comme inoffensives. »
Didier Guillaume martĂšle que son groupe reste opposĂ© à « toute technique dâexploration et dâexploitation : pas question dâaller chercher de nouvelles ressources Ă tout prix, quelle que soit la technique, le coĂ»t environnemental est trop Ă©levĂ©. »
Roland Courteau, sĂ©nateur (PS) de lâAude, souligne le « double langage » gouvernemental : pendant que les parlementaires planchaient sur la loi Grenelle 2, au printemps 2010, le ministĂšre de lâEcologie signait les permis. « Le Grenelle nous menait vers la âtransition Ă©nergĂ©tiqueâ ; les gaz et huiles de schiste ouvrent un nouvel Ăąge dâor fossile. »
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