Après l’annonce, le 2 février, de la reprise du site de Ford Aquitaine Industries (FAI), seule usine française du constructeur américain, par une holding allemande dans laquelle le groupe industriel automobile allemand, Johann Hay est le principal partenaire, les élus locaux sont satisfaits.
Depuis deux ans, l’avenir du site de fabrication de boîtes de vitesses automatiques, employant 1620 salariés, était sur la sellette, Ford souhaitant se retirer d’ici 2011. Le projet du repreneur consiste à continuer la production pour Ford jusqu’à cette date, de chercher parallèlement de nouveaux clients, entre autres en Asie.
Sous l’impulsion de ces nouveaux actionnaires, le site devrait diversifier son activité dans la fabrication de pièces de grande taille pour éoliennes. Une demi-douzaine d’autres projets pourraient aussi voir le jour, avec d’autres industriels, dans des activités liées au traitement thermique et à la fabrication de pièces automobiles. Le PDG de Johann Hay, Birger Hammerstein a annoncé 200 millions d’euros d’investissements dont 80 pour le projet de pièces d’éoliennes, sur trois ans. Cette dernière activité « s’appuie sur un savoir-faire industriel que nous allons pouvoir conserver », souffle Vincent Feltesse, maire (PS) de Blanquefort et président de la CUB.
Les collectivités – région Aquitaine, villes de Bordeaux et de Blanquefort, CUB, conseil général de Gironde – sont satisfaites et soulagées de cette annonce. Elles avaient beaucoup à perdre en taxe professionnelle et en impact sur les sous-traitants.
Elles demeurent cependant vigilantes sur l’avenir du site, les conditions de reprise et l’évolution de l’environnement social des salariés. Alain Rousset, président (PS) de la région et Vincent Feltesse devraient rencontrer le repreneur d’ici la fin février. Les collectivités seront certainement sollicitées à participer à ce virage historique pour cette entreprise quadragénaire. Pour le moment, rien d’officiel. Seul l’Etat s’est engagé à verser, sur trois ans, une prime d’aménagement du territoire (PAT) de 12 millions soit la moitié de l’enveloppe annuelle.
Alain Rousset a déjà émis plusieurs pistes qui concernent directement les compétences de sa collectivité : l’élaboration d’un plan de formation pour les salariés avec la mise en place d’un comité de pilotage associant les organisations syndicales de l’entreprise et les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) référents ; l’instauration d’un comité des financeurs autour du candidat à la reprise ; le maintien du comité de suivi avec l’intégralité de ses groupes de travail « afin de n’obérer aucune option de succès », précise-t-il.
Il propose d’ailleurs de poursuivre les relations avec les « prospects » intéressés par Ford au moment de sa mise en vente. On ne sait jamais.
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