Si le gouvernement pensait faire porter le chapeau de la dette et de la réduction des dépenses aux collectivités en s’appuyant sur le Grand débat national, c’est raté. Dans un fatras de réponses très diffuses pour des questions pourtant bien fléchées, les 186 711 personnes apportant leur propre contribution sur les impôts et les dépenses sont ainsi 24,2 % à souhaiter une réforme fiscale et 17,7 % à vouloir réduire les dépenses publiques, mais seulement 2,6 % à viser les dépenses des collectivités territoriales. Si l’Etat fait donc tout pour embarquer les collectivités dans son effort de réduction d’une dette à laquelle elles ne contribuent pourtant qu’à peine à hauteur de 8 %, les citoyens de ce pays ont, eux, clairement identifié le coupable.
Le problème identifié… la solution aussi ?
Et même quand le questionnaire se fait plus directif en demandant aux Français quelles dépenses publiques – de l’Etat, sociales ou des collectivités – faut-il réduire en priorité pour baisser les impôts et réduire la dette, ils ne sont que 18 % des 343 589 contributeurs à désigner les collectivités, contre 56 % l’Etat, avec une seule réponse possible.
Plus rassurant encore pour les acteurs locaux : plus les répondants sont éloignés des services publics et plus ils vivent dans une commune rurale, moins ils souhaitent réduire les dépenses des collectivités. L’action locale fait visiblement sens pour cette catégorie de population. Aussi, non seulement on pourrait se laisser à penser que le problème est identifié, mais la solution aussi…