Après un débat houleux, 22 des 36 conseillers municipaux de Périgueux (30.508 habitants ; 670 agents, Dordogne) ont voté le 24 mars 2011 un contrat d’affermage de 10 ans confié à la société Suez-Lyonnaise des Eaux. La délégation du service public de production, de distribution et d’alimentation en eau potable, assortie d’un îlot concessif pour changer 2 700 branchements en plomb d’ici à 2013, succède à un contrat de concession de 25 ans attribué au même opérateur. Avec 8 abstentions et 6 voix contre, la décision n’a pas fait l’unanimité à Périgueux.
L’opposition s’est abstenue regrettant le passage de la concession à l’affermage.
Les Verts-Europe Ecologie défendent la régie municipale.
D’ailleurs, alors que les conseillers municipaux débattaient du sujet, le syndicat Unsa, l’association Attac et Europe Ecologie manifestaient devant l’entrée de la mairie pour un retour en régie : « Nous militons depuis 1986, date à laquelle, Yves Guéna, à l’époque maire de Périgueux, a abandonné la gestion municipale et choisi la concession avec Suez-Lyonnaise des eaux. Notre combat consiste aujourd’hui à faire en sorte que la communauté d’agglomération périgourdine crée une régie intercommunale », explique Michel Delage, secrétaire du syndicat Unsa, majoritaire à la mairie.
Le maire (PS) de Périgueux Michel Moyrand, qui partage ce souhait d’une gestion intercommunale de l’eau, veut réfléchir à cette option dans le courant du nouveau contrat.
En régie la baisse ne sera que de 10%
La commune a envisagé le retour en régie demandant au cabinet toulousain Horizon 2015 d’en estimer le coût et également de l’assister dans le choix de la meilleure offre pour une gestion déléguée.
Le groupe Suez-Lyonnaise des Eaux garantit une facture d’eau qui baissera de plus 30% pour les 13.868 abonnés (soit 148 euros pour 120 m3).
D’après l’étude, le retour en régie ne permettrait qu’une baisse de prix de 10%.
Par ailleurs, le fermier propose pour la gestion et la distribution de 2,6 millions de m3 d’eau un coût annuel de 1,6 million d’euros contre 1,8 million d’euros pour la régie : « Cela revient 13,38% plus cher. Mais, le coût n’a pas été seul déterminant dans notre choix. Des critères techniques de mise en oeuvre et le transfert des risques ont joué. En effet, la qualité du contrôle ou encore les risques liés à l’exploitation doivent être pris en compte. Dans l’incertitude, il vaut mieux optimiser le contrat et se doter des compétences en interne pour un suivi précis », estime Philippe Laporte, directeur général des services de la ville de Périgueux, interrogé le 31 mars par La Gazette des communes.
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