Le fait est que la région, aux portes de la région parisienne et de la région lyonnaise, n’affiche pas une fréquentation à la hauteur de ce qu’elle pourrait espérer. Elle reste cantonnée à la 14e place au palmarès des régions. La nouvelle campagne de communication s’en moque, pour en faire un argument positif, dans une société où les pratiques touristiques demeurent très codifiées.
La première sphère d’attraction reste, pour 60% des Français, la plage où s’est développé un tourisme de masse.
Jouant sur la connotation négative du mot touristes, Didier Martin, le président de Bourgogne Tourisme, affirme : la Bourgogne refuse de prendre pas les gens «pour des touristes», qui alimentent de manière indifférenciée toute une « industrie » lucrative. Avec la « no tourist » attitude, décrite dans la campagne, « il n’est pas seulement question de consommer ».
En Bourgogne, « il y a des amoureux, des aventuriers, des randonneurs, des gourmets, des cyclistes, des mélomanes, des œnophiles, des marins d’eau douce », lit-on sur les 4×3 qui ont fleuri dans le métro parisien (à raison de 250 faces, au total, entre le 14 mars et le 6 avril).
Le touriste, c’est ce type en tenue bariolée qui parcourt des milliers de kilomètres pour manger la même pizza que chez lui – qu’il ne trouve pas fameuse d’ailleurs
Risque de stigmatiser les touristes
La campagne, osée, a fait débat lors de la session au conseil régional, le 14 mars.
Christine Robin (UMP) a émis des réserves, craignant un retour négatif, sur une campagne qui « risque de stigmatiser les touristes», selon elle. Même le président du conseil régional, François Patriat, avoue avoir d’abord été surpris. «Après notre campagne sur l’escargot, je me suis demandé si nous n’étions pas en train de recommencer la même erreur, déclare-t-il. Ce n’est pas la campagne de juste un neurone. Mais c’est une campagne accrochante».
Lors de la session, répondant à Christine Robin, il avait également précisé : « C’est une campagne qui a été plébiscité par les professionnels du tourisme. Moi, je ne suis pas un professionnel du secteur, donc je leur fais confiance ».
Outre les 4×3, le visuel est repris, parallèlement, dans les suppléments courts séjours du Nouvel Observateur et d’A nous Paris, dans le dossier tourisme du Monde Magazine, dans le TGV Mag.
Des bannières s’affichent, jusqu’au 4 avril, sur le premier site de réservation de voyages en France (voyages-sncf.com). Un magazine intitulé Pas de touristes est diffusé à 28.000 exemplaires dans une centaine de lieux branchés de la capitale (réseau Wombat) et en gare de Lyon.
Une page Facebook « Bourgogne Tourisme (officiel) » en prend le relais : les internautes sont invités à ajouter dans les listes leurs définitions du « tourist » et du « no tourist ».
Enfin, un site internet « pasdetouristes.com », avec des pop ups présentant quelques sites majeurs et huit «trips» faciles à réserver, vient compléter l’arsenal des outils qui, au total, mobilisent un budget de 290.000 euros.
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