[Angers Loire métropole (Maine-et-Loire) 31 communes, 292 700 hab.] Au début du mois d’avril, le gouvernement a relancé le dispositif des emplois francs. Sur 6 700 demandeurs d’emploi résidant dans l’un des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) d’Angers Loire métropole, 184 ont été recrutés à ce jour (1) par des entreprises ou associations.
L’interco expérimente en effet parmi sept territoires la mesure des emplois francs. Les entreprises et les associations affiliées à l’assurance chômage peuvent ainsi, en recrutant une personne inscrite à Pôle emploi habitant un des huit QPV, bénéficier d’une aide : 15 000 euros sur trois ans pour un temps plein en CDI, 5 000 euros sur deux ans pour un CDD d’au moins six mois. Avec un taux de chômage de 8,2 % en Maine-et-Loire contre 7,5 % pour la région Pays de la Loire au premier trimestr 2018, « la détermination du maire à rejoindre la dynamique nationale a permis d’être sélectionné à l’appel à projets national (2) », assure Florian Santinho, adjoint au maire d’Angers chargé du retour à l’emploi et de l’insertion, et conseiller communautaire.
Contexte de concurrence
Pour l’élu, si le groupe néerlandais Action a décidé d’implanter sa plateforme de distribution pour ses magasins du Grand Ouest (500 emplois attendus) et si d’autres structures vont suivre, c’est que « dans un contexte de concurrence entre les territoires, l’expérimentation des emplois francs fait la différence ». Mais 1,8 % des demandeurs d’emploi en QPV touchés, c’est peu… Florian Santinho reconnaît que « peu parmi les 6 700 demandeurs d’emploi concernés connaissent la mesure et la mettent en valeur lors des entretiens. Les entreprises l’ignorent aussi et la confondent encore avec les zones franches… ». Il est donc urgent que le comité de pilotage mensuel de l’expérimentation se mette en place, sous l’égide de Pôle emploi et de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Avec l’interco, la ville d’Angers, l’agence de développement économique d’Angers Loire métropole (Aldev), la Mission locale angevine, le département, les chambres consulaires, le Medef Anjou, les associations.
Job dating
Aldev et Pôle emploi font connaître le dispositif. Un flyer est relayé par le Medef Anjou, tandis que deux facilitateurs d’emploi d’Aldev orientent les jeunes des QPV. En outre, une campagne de communication grand public sur l’emploi a débuté début novembre. Des job datings dédiés au QPV sont par ailleurs organisés par Pôle emploi et appuyés par Aldev. « A chaque fois, 12 à 15 entreprises ayant chacune au moins une offre, rencontrent 60 demandeurs d’emploi des QPV. In fine, la moitié des offres sont pourvues par un public QPV », apprécie Sophie Aubin, directrice territoriale déléguée de Pôle emploi Maine-et-Loire. Le chemin est encore long, mais « cela doit réussir à Angers et ailleurs pour être généralisé à la France », estime Florian Santinho.
Pour permettre aux demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) d’être réellement éligibles, le dispositif du permis citoyen (bourse de 1 200 euros en contrepartie d’un engagement citoyen) est fléché vers les QPV. Pôle emploi finance aussi des actions de formation préalable au recrutement en entreprise, parfois avant les emplois francs. « On peut former nous-mêmes les demandeurs, note Henri Mercier, délégué général du Medef Anjou. On recherche plus des compétences personnelles que professionnelles : savoir-être, ponctualité… »
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