Exigence de traçabilité des consommateurs, envie de consommer local concourent à dynamiser le marché des produits alimentaires régionaux, selon une étude du cabinet Xerfi.
Si, selon l’étude, les exploitants agricoles devraient bénéficier de cette manne, l’industrie agroalimentaire, constituée pour l’essentiel de PME, est trop morcelée pour profiter pleinement de la tendance.
Pour remédier au problème, des marques locales se constituent pour les fédérer :
- Produit en Bretagne,
- Sud de France,
- Bravo l’Auvergne,
- ou Fabriqué en Aveyron …
Toutes les régions développent leur marque avec d’excellents résultats », indique Serge Gay, directeur de la centrale d’achats du groupe Auchan. « Cela permet de redonner confiance à nos filières, de garantir une qualité du produit fini mais aussi d’améliorer l’image du département et d’obtenir des retombées touristiques », explique Jean-Claude Luche, président du conseil général de l’Aveyron, qui célébrait la première année de la marque aveyronnaise sur le stand du département au Salon de l’Agriculture.
Une cinquantaine d’entreprises vendent des produits estampillés de cette marque, dont celle de Bertrand Linard dans la charcuterie : « on assure une qualité et un savoir-faire et la marque valorise nos produits », estime-t-il.
A chaque marque régionale un cahier des charges
Chaque marque régionale dispose de son propre cahier des charges et ne peut se substituer aux certifications officielles de type « Appellation d’Origine Contrôlée/Protégée » (AOC/AOP).
Elles sont avant tout une signature géographique sur l’origine des produits.
Côté agriculteur, l’initiative satisfait: « c’est une forme de contractualisation. Ca nous dynamise et c’est aussi une reconnaissance du terroir, de la production géographique », se réjouit Jacques Molières, président de la chambre d’Agriculture du département, ajoutant que « tout ce qui peut être un plus est bienvenu ».
Alter eco se tourne aussi vers le terroir
Le spécialiste du commerce équitable Alter Eco investit lui aussi dans le terroir français. Habituellement tournée vers les pays du sud, l’entreprise a engagé un partenariat avec une coopérative agricole biologique du Poitou-Charentes, et garantit un prix minimum aux producteurs. La traçabilité des produits, qui seront commercialisés en mars, va jusqu’aux photos des producteurs et leur biographie sur l’étiquette.
Le prix payé par Alter Eco pour la tonne de lentilles, haricots blancs, blé… apparaît également.
Au-delà du terroir, c’est un nouveau modèle agricole français que l’entreprise souhaite valoriser. « On défend une agriculture familiale et biologique », explique le directeur général Nicolas Mounard qui regrette avoir découvert en France des agriculteurs faisant face à « des problématiques qu’on avait rencontré au Pérou ou en Thaïlande ».
La région Aquitaine lance un label bio régional
Le président de la région Aquitaine, a lancé depuis le Salon de l’agriculture, le 23 février 2011, la création d’un label régional aquitain garantissant la qualité d’un produit bio mis en place dans un circuit court.
L’Aquitaine est l’une des 1ère région qui favorise, aides financières et régionales à l’appui, la conversion des exploitations en agriculture biologique.
Le marché du bio connaît une croissance de 19% par an , mais ce développement pose un problème de cohérence quant aux transports des denrées labellisées. De plus, la surface dédiée au bio en France ne représente encore que 2,17% de la surface agricole utile.
« De plus en plus de consommateurs cherchent à éviter de devoir choisir entre la garantie de consommer bio et l’achat d’un produit, certes bio, mais ayant parcouru des milliers de kilomètres », se félicite la région dans un communiqué de presse. Cette prise de conscience est appelée « locavorisme », par les sociologues et elle s’illustre par le succès croissant des AMAP.
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