Réunis pour préparer le salon des maires d’Ile-de-France qui aura lieu début avril, les édiles franciliens ont tenu à mettre les points sur les i sur plusieurs sujets brûlants.
A commencer par la place des maires dans les futurs contours de la Métropole du grand Paris. « Nous attendons toujours les décisions jupitériennes » a ainsi ironisé Stéphane Beaudet, le président de l’AMIF (Association des maires d’Ile-de-France).
Des élus locaux inquiets de leur avenir au sein du Grand Paris
Qui rappelle, sourire au coin, que « les annonces présidentielles étaient attendues en octobre… ». La position de l’association reste, et ce n’est pas une surprise, inchangée : « 85 % des membres de l’AMIF sont favorables à une grande métropole parisienne à l’échelle de la région », rappelle celui qui est également le maire LR de Courcouronnes (Essonne).
En toute logique, le président des maires franciliens entend défendre le rôle des élus locaux au sein de la future institution : « Si la région devient la métropole, ou l’inverse, c’est la question du mode électoral qui va se poser. Les territoires devront être représentés, les élus devront siéger ». A ce jour, la concertation avec le Président de la République se poursuit. « Il semble qu’il y ait une inflexion du côté de l’Elysée. Toutes celles et ceux qui vont discuter avec l’Elysée sortent contents… », conclut, sarcastique, Stéphane Beaudet.
Aller sur le terrain des communes nouvelles
Autre sujet chaud, celle de la question des fusions de communes. L’élu de Courcouronnes veut cette année encore profiter du salon pour inciter les maires à innover dans leurs pratiques. Il rejoint sur ce point le gouvernement sur la nécessité de « réinventer la commune », notamment par la fusion de communes.
« Il faut conserver la culture des 36 700 clochers, mais on n’a plus besoin de 36 700 administrations », martèle Stéphane Beaudet. Il donne d’ailleurs l’exemple : il veut fusionner d’ici à la fin de l’année sa ville (14 000 habitants) avec celle mitoyenne d’Evry (54 000 habitants) et ainsi créer une nouvelle commune de 68 000 habitants. « Dans la précédente communauté, Courcouronnes disposait de 11 délégués sur 55. Dans la nouvelle, Grand-Paris-Sud-Sénart, nous n’en avons plus que 3 sur 76 ! Il faut nous unir si nous voulons faire entendre notre voix et peser sur les décisions ».
La fâcherie autour des transports en commun
Enfin, le calendrier du Grand Paris Express continue de faire grincer des dents. L’annonce en février dernier du Premier ministre et de la ministre des Transports de prioriser les lignes du GPE (Grand Paris Express) pour les JO de 2024 a en effet fâché les élus. « Nous déplorons le report de la ligne 18 (Aéroport d’Orly-CEA Saint-Aubin, ndlr) à 2027, le phasage de la 16 (2024 entre Saint-Denis Pleyel et Clichy-Montfermeil puis 2030 jusqu’à Noisy-Champs, ndlr) et de la 17 (La 17 devrait rallier le Triangle de Gonesse au plus tard en 2027, puis son terminus du Mesnil-Amelot en 2030). Ces retards auront un impact sur le développement des territoires », dénonce Stéphane Beaudet.
A ses côtés, Sylvine Thomassin, la maire (PS) de Bondy, ne cache pas son agacement. « L’Etat nous demande de construire de nouveaux logements. Mais le nouveau calendrier du GPE retarde d’autant les projets immobiliers ! ». Tous deux pointent du doigt des « dérapages » : « il ne s’agit pas d’un décalage technique, mais d’un décalage de dette maastrichtienne ! La Société du Grand Paris (SGP) doit jouer son rôle de maître d’ouvrage, pour contrôler les dépenses et être en capacité de respecter les délais ».
Voici le gouvernement prévenu. Les maires franciliens ne comptent pas lâcher du lest.